Il est un curieux phénomène au cinéma, c'est celui des productions concurrentes qui partent sur la même idée au même moment. Et comme personne ne veut abandonner son projet qui lui a coûté fort cher à lancer, on se retrouve avec deux films similaires en l'espace de quelques mois ! Cas d'école : en 1998, c'est le duel "Deep Impact" vs "Armageddon". Deux histoires autour d'un astéroïde menaçant d'exterminer toute vie sur Terre, la seule solution étant d'expédier des astronautes pour l'atomiser de l'intérieur.
Il est amusant de voir que les deux approches sont pourtant radicalement différentes. Là où "Armageddon" est un grosse machine balourde à la Michael Bay, où une bande de beaufs sont envoyés dans l'espace entre deux couchers de soleil pour creuser un trou, "Deep Impact" se veut plus sobre. Le film alterne entre quelques moments spectaculaires, et des séquences intimistes. Mais force est de constater que la réussite n'est pas au rendez-vous.
Côté spectacle, si la séquence sur l'astéroïde fonctionne bien, elle est trop courte. Tandis que les passages de destruction ont franchement mal viellli, d'autant plus que "The Day After Tomorrow" est sorti quelques années après, et offrait mieux.
Côté intimiste, le film se prend les pieds dans le tapis. Autant les interactions entre les astronautes ne sont pas inintéressantes (merci Robert Duvall !), autant les personnages sur Terre le sont. Pourtant l'idée de base du scénario était excellente : montrer comment une poignée de personnes vivent le fait que l'apocalypse va survenir très certainement dans quelques mois, puis semaines, puis jours, puis heures. Mais la déliquescence de la société est à peine évoquée (franchement, qui viendrait encore au travail sérieusement et en costard tout en sachant sa fin très proche ?). Et l'on se moque éperdument de l'intrigue autour d'une journaliste carriériste, ou d'un astronome amateur amoureux de sa camarade de classe.
Sans parler de l'américanisme primaire (à part une ou deux allusions, le reste du monde n'existe pas). de la BO pompière, ou du président des USA certes serein mais surtout très pompeux. Morgan Freeman fait ce qu'il peut avec les répliques qu'on lui donne, cependant ce n'est pas suffisant !
Tout ceci n'empêchera pas "Deep Impact" d'être un succès au box office, tout comme "Armageddon" d'ailleurs.