Comment définir un bon film de super-héros? Est-ce les cascades grandiloquentes de ses personnages? Les caractères poussés de ceux-ci ou encore l'histoire rocambolesque qui peut s'ensuivre? Je dirais que c'est un mix de tout ça à la fois qui nous fait à la fois nous émouvoir et nous accrocher à notre héros favori. Defendor se pose en outsider face à Kick-ass sorti vers la même époque et ayant fait beaucoup plus parler de lui alors. Néanmoins, là ou un Kick-ass se posait comme un simple film déjanté, sans prétention et jouant la carte de la violence libérée, Defendor joue au contraire sur une autre vague, celle du sentimentalisme et de l'attachement à un héros pas vraiment intelligent, drole malgré lui mais se prenant à ses heures perdues pour Defendor, véritable vigilant rodant la nuit dans les rues de sa ville afin de chasser le Captain Industry.

Le pitch pourrait s'arrêter là et l'on pourrait simplement passer devant ce film sans le voir mais c'est par l'oeil attendrissant du réalisateur et la performance de Woody Harrelson qu'il faut vraiment voir ce film. Un jeu d'acteur bon, sans en faire trop et qui suinte d'une envie de juste bien faire. On se prend à vouloir presque aider Defendor lorsqu'il se fait tabasser par les malfrats, à vouloir l'accompagner et justement, prendre une tenue de super-héros et l'accompagner lors de ses périples nocturnes dans cette ville gangrénée par la corruption. Aidés pour la compréhension par une voix d'animateur radio nous relatant les faits de manière ironique, nous sommes à la fois confrontés à toutes ces formes de violence et de cynismes et Defendor, au milieu de tout ça, est comme un phare dans la nuit sans fin de cette ville rongée par le mal le plus absurde qui soit, la cupidité des hommes.

Loin de chercher à prendre parti, le réalisateur filme tout via sa caméra avec une vision à la fois très prude et intimiste, nous permettant de découvrir Defendor dans les phases de sa vie, aussi bien lors du passage ou il met son costume de manière très autoritaire dans la salle d'interrogatoire que lorsqu'il est confronté à son ami, qui est comme une sorte de Robin du pauvre campé par un Michael Kelly n'en faisant pas des caisses et ne surjouant pas comme j'ai eu l'habitude de le voir dans certains autres films. Elias Koteas apporte aussi sa propre patte à ce flic corrompu s'en prenant plein la tête durant tout le film (Et qu'est-ce qu'il en prend). Petit bémol avec Kat Dennings, qui, même si je l'ai bien aimé dans ce film me parait un peu pale comparativement au reste du casting.

Réalisé avec peu de moyens, sortant au mauvais moment, Defendor reste pour moi un out-sider méritant sa place au sein du cinéma parce qu'il montre une chose que nous n'avons pas encore vu en matière de "super-héros sans pouvoirs".
Machouilleuh
9
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le 2 janv. 2014

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