Quand la ville dort, Defendor veille.

Ce film est typiquement le cauchemar des commerciaux. Vendu comme une sorte de comédie fantasque semblant surfer sur la vague de Kick Ass, il cherche plus à être insolite que drôle. Si on ri parfois, c'est parce que l'attirail de Defendor est vraiment complètement tordu : il a un vieux magnéto dans le dos, par exemple...
Donc c'est facile de s'y tromper, et par conséquent de tromper son public en mettant l'accent sur la singularité de ce héros là.

Et puis la scène de tribunal est vraiment super-drôle :
"- Vous avez jeté cet individu dans une poubelle...
- Non : il voulait y aller !"

Mais le ton du film est résolument sombre. Il y a quand même un propos moins Disneyen que "On n'a pas besoin d'être un super-héros pour faire des choses extraordinaires".
La surévaluation médiatique du phénomène Defendor est particulièrement intelligente. La ville entière semble cautionner son action, à la télé, à la radio, avec un superbe tag... alors que seuls ses proches, qui le voient régulièrement en prendre plein la gueule et perdre des molaires lui supplient d'arrêter.

C'est facile d'encourager un type qu'on ne connaît pas à aller vers sa mort. Et quand c'est ce qu'il fait, tout le monde met des fleurs en soupirant.
Ça n'est pas que le film soit vraiment génial, mais suffisamment inspiré et clair pour que ce traitement à la loupe des media dans notre société m'intéresse et me satisfasse.

Ajoutons à cela l'interprétation sans faille de Woody et on a là un bon p'tit film qui mérite bien mieux que ce qu'il a eu comme couverture médiatique ( à savoir que dalle... )