Magnum Force
Un thriller assez basique, sans grande originalité mais d'une belle efficacité. Dans la riche carrière du réalisateur britannique Peter Yates, il y eut une période "polars hollywoodiens" dans les...
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le 9 juin 2020
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Un thriller assez basique, sans grande originalité mais d'une belle efficacité.
Dans la riche carrière du réalisateur britannique Peter Yates, il y eut une période "polars hollywoodiens" dans les années 80, avec des titres tels que "Eyewitness" (très sympa), "Suspect" (moyen) ou encore "The house on Carroll Street" (pas vu). Et donc "An innocent man" qui nous intéresse aujourd'hui, ultime tentative de Yates dans ce registre.
Le héros (joué par Tom Selleck, rare au cinéma) est un américain moyen pris par hasard dans une machination policière, et contre lequel le sort va s'acharner.
Les ressorts utilisés sont donc on ne peut plus classiques (identification, sentiment d'injustice, désir de vengeance...) mais le film fonctionne car les ingrédients sont bien dosés.
Ainsi, Peter Yates use judicieusement d'ellipses, évitant de s'appesantir sur des étapes récurrentes déjà vues ailleurs (l'indignation de l'accusé à tort, le désespoir de madame, tout cela est traité brièvement).
La contrepartie de ce traitement se traduit par une approche assez superficielle : on se concentre sur les faits davantage que sur les émotions, au point d'esquiver certains aspects essentiels. Ainsi, le héros entre pour 90 jours au mitard, et en ressort à la séquence suivante, sans que le spectateur ne puisse partager sa détresse. Autre exemple : on ne saura rien de l'existence de sa femme durant la période d'incarcération, en dehors d'une ou deux scènes isolées.
Heureusement, "An innocent man" s'avère bien rythmé, avec la partie carcérale au cœur du récit qui vient relancer habilement les enjeux. Le dernier acte est sans doute plus faible, avec des invraisemblances qui commencent à se multiplier, mais permet de montrer l'évolution du héros à la suite de cette "expérience".
Autour d'un Tom Selleck plutôt convaincant, on pourra regretter une distribution inégale : si F Murray Abraham fait preuve de charisme et si David Rasche compose un méchant bien sadique, en revanche Laila Robins m'est apparue insipide en femme courage, et Badja Dola a un sérieux problème avec sa mâchoire.
Un casting de série B, en somme, parfaitement en accord avec la nature profonde de cet "Innocent man" ma foi bien sympathique.
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le 9 juin 2020
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