Bien sûr, par certains côtés, ce film a tendance à enfoncer des portes ouvertes, notamment en ce qui concerne les dégâts provoqués par l’agriculture de masse ou la nécessité d’arrêter de surconsommer [faut être aveugle et de très mauvaise foi pour dire le contraire]. Néanmoins, il permet de remettre ces choses en perspectives et appuie sur certains points plus méconnus : j’ai, par exemple, été surprise d’apprendre que la grosse majorité de la production agricole de masse ne sert pas à nourrir les êtres humains mais sert à nourrir le bétail et à créer de l’agrocarburant…
L’autre atout de ce film, c’est qu’il fait le lien entre les différents éléments qui entrent en compte dans l’évolution d’une société : comment nous demander de limiter notre consommation, si le seul moyen que les Etats envisagent pour redresser l’économie, c’est d’augmenter la croissance ?! De même, il ne sert à rien d’arrêter de manger de la viande si, à côté, on ne se déplace qu’en voiture et qu’on change de téléphone portable tous les six mois [oui, je caricature]. Ainsi, il explique que le politique et l’économique ont un rôle important à jouer mais surtout, que le citoyen peut faire évoluer les choses dans un sens ou dans un autre, même si cela va à l’encontre de la politique en place. Il rappelle le pouvoir que possède le peuple d’être nombreux et de pouvoir faire entendre sa voix.
Tout cela est illustré par des exemples concrets, des initiatives menées par des citoyens lambdas ou, à plus grande échelle, par des municipalités pour rendre leur communauté plus respectueuse de l’environnement. Cela donne de vraies idées sur ce que chacun peut faire à son niveau et c’est dingue de voir à quelle vitesse ces initiatives peuvent prendre de l’ampleur et avoir un impact extrêmement positif !
Je dirais donc que la plus grande qualité de ce film, c’est qu’il donne de l’espoir. L’espoir que chacun peut arriver à faire bouger les choses en commençant petit et peut parvenir à faire plier les autorités plus globales.
Notons également que ce film est une véritable réussite esthétique : comme tout bon documentaire sur l’environnement, il nous propose des prises de vues absolument splendides qui nous donnent envie de conserver notre planète en l’état. Les témoignages proposés sont réellement dynamiques, clairs et apportent tous quelque chose au documentaire. Ils ne sont pas là pour combler. Enfin, la bande son est absolument magnifique : d’ailleurs, il y a une chanson en anglais interprétée par un homme, assez mélancolique et qui raconte tout le mal qu’on a fait jusqu’à présent à la planète. Je l’ai vraiment adorée mais pas moyen de retomber dessus… [donc si ça vous parle, n’hésitez pas à m’en donner le titre et l’interprète !] A aucun moment, je ne me suis ennuyée durant le film, même si j’ai trouvé deux ou trois séquences un peu longuettes. Et pour un documentaire sur l’écologie, c’est vraiment un exploit ! Parce que bon, j’ai beau me sentir assez concernée par le sujet, généralement, j’ai du mal à rester passionnée sur un film qui en parle pendant deux heures…
Je ne peux donc que vous encourager à voir ce film, même si vous n’en avec pas grand chose à faire de l’écologie ! Cela vous permettra de prendre pleinement conscience que la vie que nous menons actuellement nous mène droit dans le mur et qu’il est plus que temps de nous remettre en question !