Un nouveau film de Noémie Lvovski avec une maman folle. Décidément !
On peut se demander si c'est un élément inspiré de sa propre vie que ne cesse de nous conter Noémie Lvovski, à travers cette mère fantasque.
Et oui, en cherchant sur le net, j'ai trouvé un article qui rappelle qu'elle avait confié sur sa mère : "Il y avait un lien très fort entre nous. Mais les médecins l'ont désignée comme folle."
Elle a quitté le foyer lorsque Noémie avait 9 ans. De quoi faire naître un sentiment d'insécurité. Mais ses parents l'aimaient, "mal, sans me le dire, mais pourtant je n'en ai jamais douté."
Il y a donc bien un fort élément biographique dans ce film que j’ignorais quand je l'ai vu.
Déjà, dans La vie ne me fait pas peur, la mère d'Emilie, incarnée par Valéria Bruni-Tedeschi (très à l'aise dans les rôles de folles) était totalement perchée.
Ensuite, on se souviendra que Noémie Lvvoski a aussi incarné des rôles de mères un peu spéciales : celle de Hervé (Vincent Lacoste) dans Les beaux gosses, celle de Delphine (Izia Higelin) dans La belle saison.
Dans tous ses films, particulièrement dans Camille redouble, le rôle de la mère est fondamental, entre fusion, proximité, attirance et refoulement. On y lit aussi beaucoup de regrets de ne pas avoir mieux connu la mère décédée.
Noémie Lvovski a été aussi scénariste de deux films auto biographiques de son amie de longue date Valéria Bruni-Tedeschi, tout de même connue pour avoir longuement dépeint une famille assez névrosée, où tout le monde part en vrille mais s'adore.
En tout cas, l'histoire de cette petite fille et de sa famille est très belle, pleine de poésie et autant onirique que fantastique avec ce rôle d'oiseau qui parle).
Que représente cette chouette au juste pour le personnage de Mathilde ?
Son inconscient, son surmoi ?
On sait que Noémie Lvovski a été en couple avec un psychiatre, dont elle a eu un enfant.
Ainsi, on peut se demander si on n’est pas dans le vrai avec ce genre d’interprétations psychanalytiques.
A débattre ....
Ce qui m'a plu est, qu'au delà du jugement des autres, de l'associabilité de la mère, de sa souffrance et de la nécessité de l’écarter du monde (dont elle exprime aussi la volonté d'ailleurs, tant elle se sent perdue et menacée), il y a un attachement indéfectible de la fille pour sa mère, une absence totale de jugement.
Ce lien est matérialisé par la scène de la danse dans le jardin : l'art, la liberté, la poésie les relient, au delà de tout. C'est une scène très belle, pleine d'espoir.
Note : 7.5/10