Nous sommes en été au Japon dans les années 90, bercé par le soleil et le chant des cigales. C’est à cette période idyllique que la vie de Ren, petite fille unique, se retrouve bouleversée par la séparation de ses parents. Le père déménage de la maison familiale et Ren se retrouve à vivre seule avec sa mère. Mais plutôt que de subir cette séparation, Ren va tout faire pour réunir ses parents inventant des plans plus fous les uns que les autres.
Ce film présenté pourtant à l’édition 1993 du Festival de Cannes n’a malheureusement pas connu de distribution en France et c’est à l’occasion de sa récente restauration que l’on peut maintenant le découvrir 20 ans plus tard. Shinji Sômai n’est pourtant pas un inconnu pour les cinéphiles mais son œuvre n’a pas connu de distribution chez nous. C’est donc une chance de le découvrir dans cette magnifique restauration qui rend justice aux superbes plans qui jalonnent le film tout au long du périple de Ren.
Filmé à hauteur d’enfant, le film nous plonge véritablement du point de vue de la petite fille, ce qui rappelle les films de Kore-eda qui vénère d’ailleurs Déménagement. Espiègle, rebelle mais surtout attachante, on prend véritablement plaisir à suivre Ren et la voir questionner le monde des adultes qui sont souvent plus puérils que les enfants.
Autour d’un sujet pourtant délicat pour l’époque, Déménagement n’est jamais misérabiliste et se veut au contraire lumineux, poétique et même onirique, flirtant entre ce Japon qui subit la fin du miracle économique et celui des fêtes et des traditions.
Puisse ce film être la première pierre de la redécouverte de Shinji Sômai chez nous, et félicitations !