Une fille de onze ans n'accepte pas le divorce de ses parents et veut tout faire pour qu'ils se remettent ensemble.
Disparu de manière précoce en 2001, Shinji Somai est un réalisateur dont on commence à réellement découvrir son oeuvre bien des années plus tard. Son film le plus connu est peut-être Typhoon Club (qui connaitra une sortie cinéma en France... en 2024 !), mais Déménagement, soutenu par Hirokazu Kore-Eda pour qui c'est une influence majeure dans son cinéma, n'est pas à mésestimer. Au contraire, c'est un très beau film sur non seulement le divorce, thème très rarement traité dans le cinéma japonais, mais surtout vu à travers les yeux de cette petite Ren, admirablement jouée par Tomoko Tabata. Alors oui, on pense à posteriori aux films de Kore-Eda, mais il y a quelque chose de presque fantastique qui se dégage de Déménagement, à travers notamment cette relation conflictuelle avec la mère, qui finira sur un drame, ou toute la dernière partie qui est comme une morale sur le fait de laisser le passé derrière soi et vivre le présent. Le tout avec une mise en scène très belle, simple, mais forte quand il le faut (notamment ce plan glaçant du repas familial où les parents semblent en froid, avec une table en forme de triangle pointée vers le spectateur).
A ce titre, le dernier plan du film, qui est un plan-séquence qu'on voit durant le générique de fin, est magnifique sur le devenir de cette fille aux portes de l'adolescence, et qui va en quelque sorte pardonner pour aller de l'avant, avec le sourire.
Je concède volontiers que le rythme est parfois alangui, surtout que ça dure un peu plus de deux heures, mais Déménagement est un très beau film méconnu qui mérite sans doute de découvrir l’œuvre de Shinji Somai.