Valse hésitation au moment d'enregistrer ce film, alors que j'ai coutume de les regarder "à l'aveugle", ce qui peut sembler paradoxal mais les œnologues le font bien !
Variations extrêmes de notations sur l'appréciation des vingt-quatre spectateurs ayant consulté le site ! Je t'aime, moi non plus !
De quoi titiller mon intérêt malgré mon aversion pour la chaîne de télé C8 (1)
C'est déjà une faute de mauvais goût de commencer un film par un enterrement ! N’oublions pas que le déclic d'intérêt du spectateur commence dès les premières cinq minutes du film... ou pas !
C'était donc plutôt mal parti...
A contrario, j'aime bien ce caméléon de Balasko ( 1950/....) Mais même si elle a déjà mis en scène huit films de 1985 à 2013, cumuler scénario, réalisation, acteur, ça fait quand même beaucoup pour un seul homme, et on ne peut être au four et au moulin !
D'un autre côté, à 63 balais, ça ne se bouscule plus parmi les producteurs pour offrir des rôles à une comédienne de 6cet âge, alors, charité bien ordonnée commençant par soi-même, quand on est tombée dans la potion magique du cinéma, on n'a plus trop le choix !
Ici, le succès n'a pas été au rendez-vous : 208 976 entrées en salles et 16 % de rentabilité mondiale, pas le nirvana des producteurs !
Ecoeurée Josiane ? Elle n'a plus mis en scène depuis ! Pourtant, son thème était ici judicieusement choisi, rétro :
"Une femme sexagénaire (tiens, tiens, n'y voyez qu'un hasard!) est restée bloquée à l'âge de huit ans intellectuellement... Elle a pour meilleure amie une tortue, et au décès de sa mère, va s'enquérir de rechercher son père biologique... Or, elle tombe sur un frère dont elle ignorait l'existence, qui est bourru et coincé comme pas possible tout en étant pharmacien, jusqu'au jour où il accepte le café miracle de sa sœur qui va lui faire voir la vie autrement !"
Manque de documentation de Balasko : déjà le titre est une erreur : lorsqu'un enfant est issu d'un homme, il est génétiquement et civilement frère ou sœur de la descendance paternelle. A contrario, s'il est utérin, c'est à dire ayant la même mère ayant eu des enfants de géniteurs différents, ça devient un demi-frère (ou sœur)...
Le scénario de Balasko est touchant : cette femme-enfant a tout d'un adulte mais des réflexes d'enfant... Or il est se veut aussi amusant et recèle de nombreux gags !
D'où un déséquilibre constant d'états d'âme du spectateur qui navigue entre rire et pleurer... Et puis les plans s’enchainent mal ,l'aventure manque d'ambition comme son casting et sa musique, même si Michel Blanc fait de son mieux...
Côté musique, c'est l'horreur : Christophe Julien assassine le film avec autant de réussite que Matthieu Chabrol dézinguait ceux de son père ! Insupportable avec ces crins-crins de violoncelle pour faire intello, et déclenchant des allergies sur les nombreux nostalgiques de guitares électriques des sixties...
Bref, ce n'est ni tout çà fait bon comme avec des scénaristes éprouvé dans les gags, ni tout à fait mauvais car on a de l'empathie pour cette petite Antoinette dite Nénette qui déborde d'amour pour son frère Paul auquel il manquait quelque chose dans la pharmacopée, mais que vous découvrirez ici...
Ce film est aussi le dernier tourné par la comédienne Valérie Lang (1966-2013), fille de l'ancien ministre, qui joue ici la directrice de la maison de retraite des Tilleuls et qui décéda quelques semaines après la sortie du film.
.
C8 (1) le 17.07.2024-
(1) La chaîne interdit tout enregistrement via la Bbox Bouygues.