Demi-Sœurs aimerait se penser comme le miroir contemporain des Trois Frères, et son postulat initial déconcerte d’ailleurs un spectateur connaisseur du cinéma des Inconnus par la reprise à l’identique de l’intrigue originale. Le souci, c’est que là où le film de 1995 privilégiait le mouvement, à travers notamment un road trip jouissif, pour amener ses protagonistes principaux à évoluer, à s’aimer et se détester, Demi-Sœur se contente d’enfermer trois hystériques dans un appartement. En résulte une comédie peu drôle et très grossière, où l’absence de cinéma est patente. On a vraiment l’impression, à la vue d’une telle production, qu’il est impossible de livrer une œuvre personnelle dans une ville connue pour l’impersonnalité de ses mœurs et l’anonymat (ainsi que la solitude) de ses habitants, Paris. Demi-Sœurs est un film médiocre, dont l’absence de vision artistique n’a d’égal que sa propension à recouvrir le vide dont il se pare par de l’outrance inutile.