"Les trois frères",version nichons.Salma,Lauren et Olivia découvrent en héritant d'un appartement,qu'elles ont le même père biologique,qu'aucune d'elles n'a jamais vu.Aussi différentes qu'on puisse l'être,elles vont apprendre à cohabiter et à se connaître.Sept ans après "Mon père est femme de ménage",la romancière Saphia Azzedine fait une deuxième tentative derrière la caméra,sans plus de réussite.Si son film précédent adaptait un de ses livres,elle utilise ici un scénario original coécrit avec son coréalisateur François-Régis Jeanne.Enfin,original c'est relatif tant le script s'inspire clairement du méga hit des Inconnus,au point qu'on frôle parfois le plagiat.Trois enfants de même sexe qui ne se connaissent absolument pas et se rencontrent à l'occasion de l'ouverture du testament d'un parent qu'ils ne connaissent pas plus,un héritage alléchant mais qui finalement se dérobe,un notaire incompétent et barré,un trio de personnages qui se détestent d'emblée mais finiront par s'adorer car en réalité c'est ça le vrai legs,une famille,tout ça fait beaucoup de points communs même si les développements diffèrent,ce qui n'est pas forcément une bonne chose car les auteurs peinent visiblement à créer et mener une histoire cohérente.D'où une impression de fouillis qui s'intéresse de manière aléatoire à l'une ou l'autre des filles,tantôt ensemble,tantôt séparément.Azzedine essaie de brosser un portrait de la femme moderne à l'intérieur d'une société multiculturelle en convoquant une beurette gueularde et vénère,une juive étroite d'esprit et une chrétienne superficielle et conciliante.Mais ce sont au fond de braves filles car la première cache sous son abord rugueux un coeur de midinette,la seconde veut désespérément sauver la boutique de confiserie de son père et la troisième,qui n'est pas qu'une fashion victim, souffre de ses rapports avec une mère distante.Tout ceci est très cliché et n'aide pas à s'intéresser aux personnages,d'autant qu'on assiste plus à une chronique qu'à une histoire bien définie au gré des conversations des nanas entre elles,avec leurs familles,leurs potentiels amoureux,dans leurs milieux professionnels et avec leur demi-famille de rupins pas vraiment satisfaite de les voir débarquer,ce qui entraîne une suite de scènes ennuyeuses et mal foutues à la recherche de l'héritage perdu.Ca baigne dans un humour faible et pas finaud,voir les échanges racistes entre la feuj et la beurette, qui provoque rarement le rire,à quelques exceptions près comme quand Salma regarde dans sa culotte pour vérifier si sa chatte est concave ou convexe,avant de s'apercevoir que son beau gosse de voisin pour qui elle craque est à sa fenêtre en train de la regarder.Dommage pour les belles et talentueuses actrices que sont Sabrina Ouazani,Charlotte Gabris et Alice David,qui ont de l'abattage et se démènent courageusement sans pouvoir compenser la piètre qualité de leurs partitions.Il est à noter que David et Gabris avaient déjà été partenaires dans les deux "Babysitting".Peu de seconds rôles marquants dans ce film,sauf bien sûr le génial Patrick Chesnais en notaire gravement à l'ouest ou un Sam Karmann digne et émouvant en père aimant.Il y a aussi une Sophie Duez qui a beaucoup vieilli,elle est loin la pin-up de "Marche à l'ombre",mais dont le jeu est toujours aussi approximatif.