64eme film de l'année 2021 et premier film en salle pour cette année 2021 après avoir eu comme dernier film en 2020 l'excellent "Slalom" vu en avant première en présence de la réalisatrice dont je souhaite un très belle carrière, on peut dire que cela fait tellement de bien de retrouver la salle que que je m'étonne comment certains sont convaincus de ne plus jamais y retourner!
Pour ce début cinématographique, je me devais de commencer par quelque chose de bien et ce "Demon Slayer : Le Train de l'infini" en cochait à priori toute les cases. Celui-ci était devenu en pleine période pandémique le film japonais le plus vu de tous les temps (dépassant le score mondial mais aussi plus surprenant le record local du cultissime "Le Voyage de Chihiro" que beaucoup pensait indétrônable) et qu'il était en même temps la suite directe de l'animé du même nom qui avait été très très apprécié sachant qu'il faut le voir pour comprendre la suite de la saison 2 qui arrivera prochainement.
Autant dire que si vous ne suivez pas le manga, vous n'y comprendrez probablement pas grand choses tant l'univers de ce Shonen possède des codes peu compréhensibles pour les non-initiés malgré les importantes séquences d'explications de ce qu'il se passe à l'écran fait de façon pas vraiment subtiles par certains protagonistes du récit.
Concernant justement le récit, on suit l'histoire du groupe d'apprentis chasseurs de démons de Tanjirô qui a terminé son entraînement de récupération au domaine des papillons et qui embarque à présent en vue de sa prochaine mission à bord du train de l'infini, d'où quarante personnes ont disparu en peu de temps. Tanjirô et sa petite sœur Nezuko, transformée depuis le début de l'aventure en démon pour qui ce dernier cherche un remède, accompagnés de Zen'itsu et Inosuke, s'allient à l'un des plus puissants épéistes de l'armée des pourfendeurs de démons, le Pilier de la Flamme Kyôjurô Rengoku, afin de contrer le démon qui a engagé le train de l'Infini sur une voie funeste.
Partant du principe que vous connaissez la licence, le récit ne s'attarde pas à expliquer qui sont les protagonistes, ce qu'ils font, qu'est ce qui est en jeu, on plonge directement dans le bain sans se mouiller la nuque et on apprécie la suite des aventures de l'anime sans bouder son plaisir ;-).
L'histoire en elle-même, à partir du moment où on a compris le mécanisme et l'univers, est assez claire voire basique, celle-ci se structurant tel un jeu vidéo où le protagoniste est confronté à des problèmes de plus en plus importants repoussant de plus en plus ses limites jusqu'au boss final tout en ne s'écartant jamais trop loin de la trame narrative du "Voyage du héros" de Campbell (telle la plupart des histoires). Ces niveaux étant aussi astucieusement découpés en wagon du train.
Ce qui aurait pu se transformer en un huis clos n'en est pas un car celui-ci arrive rapidement à ce défaire de ce cadre rigide initial afin de transporter le spectateur vers d'autres endroits aux caractères particuliers (dont les suiveurs de l'animé reconnaitront directement pour certains et d'autres endroits plus mystiques voire symboliques) qui permettront à chaque fois d'avancer le récit tout en développant ces personnages.
Le film alterne au final plutôt bien les scènes d'expositions et les scènes d'action -même si cela pourrait être mieux- avec un bouquet final dantesque dégueulant de charisme.
A l'instar d'un "Dragon Ball Z: Broly", les scènes d'action envoient du pâté et on ne peut qu'être subjugué par autant d'énergie!!
On comprend aisément alors qu'il y a beaucoup plus de moyens tant les combats, l'animation en général, la multiplicité ainsi que l'enchainement rapide des séquences sont efficaces et bien traités. On retrouve alors toutes les caractéristiques (combats, dramaturgie poussée au paroxysme, personnages énigmatiques, chara-design recherché,..) de la première saison qui a tant plus aux initiés.
Ceci étant un shonen, les personnages ont forcément des réactions disproportionnées et sont de facto doublés en conséquence mais cela correspond à la première saison, c'est propre à l'animation japonaise en générale et ce n'est donc absolument pas dérangeant pour moi mais pour les allergiques à ce genre d'acting, cela risque d'être un peu plus compliqué^^.
Au niveau visuel, c'est top et au niveau sonore aussi que ce soit le bruitage, mixage son rendant bien la puissance et la violence des coups mais aussi une BO ultra présente renforçant l'épique des scènes et n'hésitant jamais à varier les genres.
En définitive, c'est une très bonne suite sans être parfaite qui fait avancer le récit en installant un dramaturgie renforcée par cet acte, on prend plaisir à retrouver les personnages qui ne cessent de se développer sous nos yeux.
Ceux qui n'aiment pas trop les Shonen ni la première saison de l'anime ne se réconcilieront pas avec ce genre ou avec l'œuvre tant le film en est un archétype mais assez bien réalisé.
Je n'en demandais pas plus et j'ai hâte de découvrir la suite des aventures du pourfendeur de démons.
A découvrir pour les sympathisants de l'anime (il est vraiment préférable de l'avoir vu avant pour une meilleur compréhension) et pour les curieux.