Vous vous souvenez de District 9, ce premier film génial parlant d'alien et d'apartheid dans un mélange de styles audacieux ? Vous vous souvenez de Chappie, œuvre crue et violente sur l'âme, l'humanité et l'éducation ? Vous vous souvenez même de Elysium, blockbuster classique sur la lutte des classes mais qui était au moins dynamique et spectaculaire ? Et bien Demonic, vous ne vous en souviendrez pas.
Malgré les bande-annonces qui vendaient du rêve, il faut se rendre à l'évidence: il n'y a pas une once de passion, d'originalité ou d'inventivité dans ce film. On aurait dû s'en douter pourtant. Rien que ce titre, générique et banal, annonçait la couleur. Une histoire de possession démoniaque clichée, avec une relation mère-fille conflictuelle sans saveur, tout ça filmé de la manière la plus platte et triste possible. Le nombre de scènes d'horreur dans ce supposé film d'horreur sont au nombre exceptionnel de 2, sauf si on compte les scènes de "tension" où les personnages marchent lentement dans le noir, alors on doit bien arriver à 4. Si seulement elles étaient intéressantes.
On n'a le droit qu'au minimum syndical de l'horreur: filmer de nuit, rajouter une lampe torche et un méchant qui poursuit mollement les gentils et voilà, vous avez votre film de fin d'études. C'est quand même dingue que Neill Blomkamp, dont la faiblesse n'a jamais été la réalisation, soit incapable de nous offrir quelque chose d'intéressant. Pas un plan, pas une image n'atteste d'un travail particulier. Les décors sont banaux, le démon est osef, la lumière est sans personnalité.
Même la simulation, qui semblait être la seule trouvaille du film, est sous-exploitée. En plus de n'être que 3, ces scènes sont extrêmement courtes et sont beaucoup trop sages. Elles auraient dû proposer des visuels absolument dingues, sans limites car affranchies de la réalité. A part la dernière qui joue avec la gravité (un perso au sol, l'autre au plafond), il y'a aucune tentative de s'amuser avec le concept, de créer une scène d'horreur dans la simulation. Rien.
Alors soyons clairs, le film n'est pas une merde, il est juste médiocre. Mais quand on a vu et aimé les précédents films du réalisateur, on peut quand même se poser des questions: est-ce que la passion est toujours là ? Est-ce que les années de projets avortés ont terni l'envie de faire des films ? Est-ce qu'on retrouvera un jour le vrai Neill Blomkamp ? Je l'espère bien.
En attendant, je vais revoir ses précédents films qui, eux, étaient possédés par un vrai réalisateur.