Ce film – considéré comme le meilleur de Lamberto Bava – est une confirmation que le cinéma italien horrifique des années 70/80 jouit d’une élogieuse réputation grâce à un nom, un seul : Dario Argento. Se plonger dans le cinéma ibérique ou britannique de cette époque suffit pour s’en rendre compte. Honnêtement, n’importe quel film d'Ossorio réduit à néant toute la filmographie du réalisateur de « Demons ».
Déjà très largement inférieur à son géniteur Mario, Sir Lamberto nous pondirent des étrons divertissant, si tant est que ce soit vôtre came. « Demons » est un nanar ou la cohérence s’est fait la malle – et pour cause, le cinéaste s’en fiche totalement, le film ressemble à un délire entre amis, un genre de film d’étudiant avec un peu de pognon et un chef-opérateur qui connaît son travail.
L’idée de base est sympathique, un huit-clos sanglant (et verdâtre) dans un cinéma envahit par des démons. Le rythme est lui aussi très efficace, il n’y a quasiment aucun temps mort à partir du moment où la première victime se transforme en bête démoniaque. À partir de là, c’est à vous décider si vous acceptez de rire de bon cœur à ce torrent de débilité cinématographique. Ne soyez pas effrayé par le comportement des personnages, nous sommes dans les années 80 : les filles hurlent et deviennent littéralement hystériques chaque fois qu’une chose se passe, l’intégralité des acteurs ne possède AUCUN trait de caractère. Ce n’est pas utile, voyons... Le ketchup et la moutarde fluor dégoulinant des bouches sataniques se suffisent à elles-mêmes.
Qu’en penser, donc ? Adolescent et adepte des « Jeudis de l’angoisse » sur M6, j’aurais adoré comme j’ai adoré « Cyborg » d’Albert Pyun à la même époque. Aujourd’hui, ce type de production me décroche un sourire au début, puis fini par m’ennuyer salement. J’aime les idées de mise en scène (oui, il y a quelques-unes.), j’apprécie le coté fun et décomplexé, mais je ne suis plus vraiment la cible.