Ne pas décrocher

C'est sûr qu'il est difficile de faire plus minimaliste ! En gros : quelques intérieurs, des combinés téléphoniques et une poignée d'acteurs qui parlent dedans : niveau dépaysement, on fait mieux. De plus, et malgré sa courte durée, je n'ai pu m'empêcher de trouver le procédé un peu répétitif, certains sujets revenant parfois en boucle. Mais c'est peut-être aussi cela, l'intérêt de « Denise au téléphone » : nous mettre face à notre quotidien, nos doutes, nos peurs, uniquement via des échanges téléphoniques en disant finalement bien plus long sur ce que nous sommes et, surtout, l'évolution de la société via les nouveaux moyens de communication (et encore, nous n'étions qu'en 1995!!). Un des quelques cas d'œuvres encore bien plus d'actualité aujourd'hui qu'elle ne l'était à leur sortie, à la fois simplissime et pourtant assez profonde, peinture lucide et attachante sur ce qu'est le monde d'aujourd'hui et les personnes (du quotidien) qui les composent : même si cela reste un peu trop « petit » cinématographiquement pour moi, le témoignage est résolument juste et original : à (re)découvrir.