Ezra Cobb vit seul dans sa ferme depuis que sa mère est décédée (c’était une fanatique religieuse castratrice qui en a fait un misogyne, car pour elle, toutes les femmes sont impures). Quelques semaines après sa mort, Ezra commence à entendre des voix, principalement celle de sa mère qui lui intime l’ordre d’aller la chercher. Après ce passage à l’acte, Ezra va littéralement changer, se couper du monde et commencer à exhumer des cadavres dans les tombes pour lui tenir compagnie.
Jeff Gillen & Alan Ormsby s’inspirent des crimes perpétrés par le tueur en série et voleur de cadavres Ed Gein (surnommé le "boucher de Plainfield"). Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ses faits divers inspirent des cinéastes, Alfred Hitchcock s’en était inspiré avec Psychose (1960) ou encore le mythique Leatherface de Massacre à la tronçonneuse (1974) de Tobe Hooper.
Avec Deranged (1974), ne vous attendez pas à un film de serial-killer transcendant, le manque de moyen est criant et sur une durée aussi courte (75min), il se contente d’aller à l’essentiel. Introduit par un journaliste (qui brise le 4ème mur qui nous expliquant que ce film est adapté de fait réel et que seuls les noms ont été échangé), d’emblée, on est dans le vif du sujet. Passé les présentations entre Ezra et sa mère, on ne tarde pas à comprendre à quel point il va vaciller et devenir complètement taré.
Côté casting, le rôle-titre est incarné par l’excellent Roberts Blossom, si son nom ne vous dit rien, il est pourtant bien connu du grand public pour avoir campé "l'homme à la pelle", le voisin de Kevin dans Maman, j'ai raté l'avion ! (1990).
Malgré un faible budget (200 000 $), les réalisateurs parviennent à créer une certaine ambiance, très oppressante et glaciale. Cette immersion dans une communauté rurale du Midwest parvient aisément à nous tenir en haleine, d’autant plus que le film, lent en apparence, montre crescendo au fur et à mesure. Ce petit film indépendant vaut le coup d’œil mais nous attendez pas à une œuvre qui vous marque au fer rouge, comme le sera quelques années plus tard Schizophrenia (1983) de Gerard Kargl.
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