Titre à la fois léger et mélancolique pour cet avant- dernier film de Ozu, précédant son oeuvre ultime, un an plus tard : Le Goût du Saké.
On a pu parler d'un film quasi autobiographique, tant il est vrai que l'acteur principal pourrait être la copie conforme d'un Ozu extraverti, cherchant à vivre à tout prix, et à profiter de ses derniers instants comme s'il sentait sa fin venir.
On retrouve une chronique familiale inter-générationnelle, une histoire de famille universelle dans laquelle chacun peut se reconnaître selon son âge, et des situations où le drame alterne avec un humour bon enfant.
Réflexion sur la vie et la mort, sur le côté éphémère de toute existence humaine, sur le bonheur fait de douce résignation : Setsuko Hara, apaisante et sereine dans son personnage de veuve qu'on cherche à remarier.
Et devrait-on ne retenir qu'une scène, ce serait celle du couple de vieux pêcheurs, en bordure de rivière, commentant le spectacle de "la cheminée qui fume", laquelle annonce la mort de quelqu'un.
Un beau film empreint d'une indicible mélancolie.