La fin d'une époque
"Dernier été à Tanger" réalisé par Arcady en 1986 me semble un peu à part dans sa filmographie et sonne comme ces polars américains tirés des romans de Chase ou Chandler. Au-delà de l'histoire...
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le 30 mars 2020
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De 1925 à 1956, la ville de Tanger a bénéficié d'un statut particulier, lui conférant notamment une autonomie financière et une administration internationale.
Alexandre Arcady débute justement son récit en 1956, après la conférence de Fédala qui instaure l'indépendance d'un Maroc unifié, ce qui entrainera la fin des privilèges pour Tanger, et le départ de très nombreux habitants (les "étrangers" surtout), installant la ville dans la confusion voire le chaos...
Cette atmosphère de fin de règne est bien rendue dans le film, dont l'ambiance en général constitue le principal atout (décors, costumes, arrière-plan socio-historique...).
Hélas, les autres éléments ne sont pas à la hauteur, à commencer par un scénario poussif, des dialogues sans inspiration, et des situations souvent artificielles. Pour résumer mon ressenti de façon lapidaire : on n'y croit jamais vraiment...
Si certains protagonistes apparaissent plutôt authentiques malgré une écriture laborieuse, grâce au talent de leur interprète (Vincent Lindon, Jean Bouise, Roger Hanin...), d'autres personnages sont de véritables clichés ambulants, à l'image de Julien Guiomar et surtout de Jacques Villeret et son accent grotesque, dont chaque apparition provoque la gêne...
Quant au détective privé charmeur et désinvolte, censé incarner une version frenchie de Bogart, le personnage manque cruellement de relief et tire constamment le film vers le bas avec son humour malvenu, incarné par un Thierry Lhermitte transparent.
J'ai la dent dure avec "Dernier été à Tanger", mais en tant que curiosité eighties le film se laisse regarder sans véritable ennui, archétype du divertissement grand public à la mode Arcady, réalisateur aux goûts romanesques dont j'ai pu apprécier certains films.
D'autant que ce 5ème long-métrage du cinéaste né à Alger (son premier échec au box office) est porté par la troublante Valeria Golino, véritable héroïne du film et comédienne ravissante...
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Créée
le 12 janv. 2023
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"Dernier été à Tanger" réalisé par Arcady en 1986 me semble un peu à part dans sa filmographie et sonne comme ces polars américains tirés des romans de Chase ou Chandler. Au-delà de l'histoire...
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le 30 mars 2020
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5
Un Arcady plein d'acteurs comme toujours, mais on a du mal avec Lhermitte en pseudo détective à la Marlowe. A noter la présence de la jeune Golino.
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