Korean rapsodie
En 2013, lorsque Bong Joon-Ho et Park Chan-Wook avaient traversé le Pacifique pour rejoindre l'usine à mauvais rêve Hollywoodienne, on craignit alors un occidentalisation décevante des meilleurs...
Par
le 29 août 2016
117 j'aime
63
Tiens, un film de zombies, ça faisait longtemps ! (ah nan, y a eu aussi Resident Evil Chapitre final ^^)
Et un film de zombies coréen, de surcroît, ça n'est pas banal.
Dès l'intro, on sent l'efficacité de la mise en scène
(la scène de la biche) :
pas de fioritures, propre, précis. Cela se ressent aussi dans l'écriture des personnages. S'ils peuvent paraître stéréotypés, je les qualifierais plutôt d'archétypaux :p
Mais surtout, malgré cela, ils sont tous traités avec le même soin et le même respect, que ce soit par le réal ou les acteurs ! (cf. la cata à ce niveau de Skull island)
Le film confirme également son efficacité de par son impressionnante gestion du huis clos, sans jamais être redondant : les moments hors du train arrivent à point nommé, le plan de
"on remonte retrouver les autres en traversant les wagons"
donne lieu à des scènes tripantes ou stressantes
(le passage sur les portes bagages)
Il est également capable d'embrasser certains codes du genre et à en tordre d'autres, toujours dans un souci d'efficacité et de cohérence
(zombies rapides, contamination qui l'est tout autant, la réaction des zombies à l'obscurité ou à l'aveuglement...).
Un point étonnant est que le film ne fait pas un déballage de gore mais ça ne se ressent pas comme un manque : si effectivement, on n'a pas vraiment de gros plans de tripes, les zombies se tartinent quand même la tronche avec le sang de leurs victimes ("Simon, t'as un morceau de pomme de terre sur la joue" ^^).
Le cinéma coréen (pour les réal que je connais) met souvent en avant une dimension sociale et le film de zombies est, le plus souvent, un reflet de notre société : il n'est donc pas étonnant que Dernier train pour Busan aborde cet aspect, avec une cellule familiale dysfonctionnelle confrontée à l'apocalypse (cf. La Guerre des mondes de Spielberg), une critique de la mentalité coréenne (voir plus ?) où le père est absent et ne pense qu'au boulot (même si c'est un sacrifice consenti), l'individualisme forcené, le rejet des minorités, etc.
A ce titre, la scène où le wagon d'un groupe de survivants envoie balader nos héros, sous couvert de contamination éventuelle est assez glaçante... Mais le karma répondra assez vite :p
Et le réal se permet également, après avoir, le + souvent, misé sur l'angoisse, à élargir le champs du spectacle : quelques SFX plutôt chouettes
(le déraillement) et une attaque de horde en règle ! (avec en bonus la masse grouillante à l'arrière de la loco).
Et la dimension émotionnelle n'est évidemment pas laissée de côté, entre les morts qui ne nous font pas grand choses, celles qui nous émeuvent et surtout,
la dernière très jolie image de l'ombre du père qui se laisse tomber de la loco.
Celle-là restera longtemps imprimée dans ma tête...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2016, Les meilleurs films coréens et Ma Bluraythèque - Films (ça sonne moins bien que DVDthèque mais bon :)
Créée
le 21 oct. 2022
Critique lue 344 fois
9 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Dernier train pour Busan
En 2013, lorsque Bong Joon-Ho et Park Chan-Wook avaient traversé le Pacifique pour rejoindre l'usine à mauvais rêve Hollywoodienne, on craignit alors un occidentalisation décevante des meilleurs...
Par
le 29 août 2016
117 j'aime
63
Quand je mate un film de zombies non parodique moderne, j'ai de nombreuses occasions de soupirer. C'est un genre assez codifié et le nombre d'histoires faisant intervenir ces charmants punching-ball...
Par
le 18 août 2016
112 j'aime
10
Ainsi donc, du Zombie en mode Word War Z (à savoir rapide) dans un train en mode Snowpiercer, le tout en Corée. Il faut bien reconnaître qu’il y avait quand même de quoi se méfier. Et ça dure deux...
le 21 août 2016
99 j'aime
9
Du même critique
Mais bon, c'était le jeu : le revoir avec mes yeux de cinéphage convaincu, avec tout le recul nécessaire, dans des conditions de visionnages optimales (image et son), après avoir lu le bouquin...
Par
le 7 déc. 2015
35 j'aime
50
Après un Godzilla timorée du sympathique Gareth Edwards et un Skull Island plutôt bien emballé mais con toutes les 10mn, le MonsterVerse continue avec ce volet se déroulant 5 ans après les événement...
Par
le 19 juin 2019
34 j'aime
18
La voilà, la conclusion de la trilogie The Wolverine, le dernier baroud d'honneur de Hugh Jackman qui aura incarné ce mutant taciturne (^^) 8 fois en 17 ans, le rôle d'une vie.Après un 1er opus...
Par
le 28 sept. 2022
34 j'aime
15