Korean rapsodie
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Très bien reçu aux festivals de Cannes et de Melbourne où il fût présenté cette année, Bu-San-Haeng permet à Yeon Sang-Ho de s'atteler pour la première fois au long-métrage live, le cinéaste étant connu jusque-là pour son travail dans le cinéma d'animation.
Une longue expérience qui aura visiblement beaucoup servi à Yeon Sang-Ho, tant Bu-San-Haeng témoigne d'un soin tout particulier apporté à la mise en scène, proposant des séquences parfaitement chorégraphiées et un rythme soutenu. La progression d'une action captée avec efficacité épouse ainsi la structure d'un jeu vidéo, tout en rappelant le meilleur de l'animation dans sa capacité à aller droit à l'essentiel en un minimum de plans.
Une maîtrise technique et narrative bienvenue, parvenant à tirer vers le haut un scénario malheureusement prévisible et finalement peu révolutionnaire, enquillant les clichés et les lieux communs sans que cela n'empêche heureusement l'émotion d'éclore à certains instants, notamment lors d'un final d'une force émotionnelle indéniable.
Clairement du côté des classes populaires, de ceux et celles trimant chaque jour pour le confort des autres, Yeon Sang-Ho ne fait pas toujours dans la dentelle, enfonce quelques portes ouvertes, mais enrichie heureusement son discours en tapant davantage sur l'égoïsme que sur l'appartenance à une classe sociale en particulier, même si la majorité des nantis ont quand même le mauvais rôle dans l'histoire. Plus pertinente est l'utilisation de la petite fille comme socle moral aux personnages et aux spectateurs, moteur essentiel à l'évolution du héros.
Bancal et n'apportant rien au genre, tournant bien trop autour de figures connues et schématiques, Bu-San-Haeng n'en reste pas moins un spectacle diablement efficace et rondement mené, filmé à hauteur d'hommes, qui aura miraculeusement échappé à une sortie directement en DVD/ Bluray comme c'est trop souvent le cas pour ce genre de productions. Grand bien lui fasse.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Gand-Alf and Emma Peel's Excellent Bluraythèque., Vus au cinéma., Quand il n'y a plus de place en enfer..., Petites séances avec ma blonde pas vraiment blonde. et Mon cul devant la télé ou au ciné en 2016.
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le 11 sept. 2016
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