Korean rapsodie
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"Dernier Train pour Busan" est bien un film typique du cinéma coréen contemporain (et populaire) : un film de genre qui sait nourrir les figures de style imposées à l'aide d'injections bien dosées d'autres genres (humour, mélodrame, critique politique viennent ici aérer et nourrir la tension d'une fuite éperdue devant les hordes de zombies), une vraie maîtrise des "trucs" du cinéma hollywoodien utilisés à bon escient, avec mesure, et régulièrement transcendés par une audace formelle et une brutalité émotionnelle que le cinéma américain se refuse. Oui, "Dernier Train pour Busan" remplit parfaitement son contrat de film d'entertainment, haletant, efficace, puissant parfois, sans compromis (très, très peu de happy end, dieu merci, juste assez pour ne pas sombrer complètement dans le désespoir qui a conféré toute son énergie au film), et s'inscrit au panthéon des meilleurs "films de zombies" à date, en en renouvelant intelligemment les mécanismes grâce à quelques idées simples : un espace clos limitant les solutions pour les survivants, aucune arme disponible (on n'est pas chez Trump avec des armes qui pullulent et sont partout à disposition de nos "héros"), pas de solution rassurante consistant à détruire le cerveau du zombie, mais une désorientation du zombie dans l'obscurité qui offre les meilleures scènes du film... La plus belle trouvaille de Yeon Sang-Ho, c'est de reprendre de manière réaliste et non digitalisée cette espèce de flot humain terrifiant que "World War Z" avait inventé et mal exploité. Ce qui empêche malheureusement "Dernier Train pour Busan" d'être "un grand film coréen", c'est un indéniable simplisme dans les stéréotypes qu'il utilise, et l'absence de complexité qui en découle : aucune ambiguïté dans les situations ni dans les personnages, aucun recul de la mise en scène, aucune perspective pour le spectateur. "What you see is what you get", soit une excellente recette pour un simple film distrayant. Et tant pis pour les cinéphiles ! [Critique écrite en 2016]
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le 20 août 2016
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