Korean rapsodie
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Les films coréens se suivent et à quelques exceptions près... se ressemblent. Cet état de fait concerne particulièrement les polars et les films d'épouvante, voire les polars d'épouvante comme le récent The Strangers. Sanglants, hystériques et avec une propension pour les insultes. Avec l'arrivée des derniers films du genre, il faudra désormais rajouter à cela, l'américanisation à la fois du traitement et du thème. Ceci avait déjà été remarqué par Kenshin dans sa critique de The Strangers. Pour exemple le personnage principal est un mélange coréen du personnage de Brad Pitt dans World War Z, de celui de Tom Cruise dans La Guerre des Mondes et même de Will Smith dans A La Recherche du Bonheur. Étonnant, non ? Nous avons donc à faire avec le film coréen le plus formaté jusqu'à présent : sentimentalisme, pleurs de filles et des femmes, plans conventionnels, structure du récit archi-attendu et moment d'héroïsme au ralenti. Rien ne nous est épargné. Mais comme l'a pointé du doigt Kenshin, l'ensemble de l'œuvre étant emballée par un style coréen considéré de bon aloi chez certains cinéphiles, geeks et une partie des 15-25 ans, il obtiendra des notes gonflées au phénomène de mode. N'oublions pas que ceux sont généralement eux les plus présents sur senscritique, allociné et le net globalement.
Il faut ajouter que, sur le fond, le film parle aussi des travers de nos sociétés, de la bourse qui détruit des vies, de la relation filiale avec un père et des clivages de classes. Le film possède un côté social et même symbolique. Un peu comme Romero l'avait fait plus subtilement en son temps en somme. Tout cela ne suffit pas à masquer la pauvreté du propos, qui ne l'est pas non plus par ces innombrables scènes d'actions. Le plus marquant : des groupes de morts-vivants illimités qui vomissent de chaque endroit et qui font penser à un jeu vidéo, croisement improbable entre God of War et … Ghouls'n Ghost. Néanmoins ce point est à la fois hallucinant et plutôt réjouissant. Il y a donc parfois une satisfaction, une blague qui fonctionne, une belle séquence, il faut le reconnaître. Mais cela est trop éparse. Et dans le genre critique du monde de la finance et de ses méfaits, Money Monster, sorti aussi cette année, fait preuve de plus de finesse.
En rendant hommage aux films de zombies, il gagnera presque automatiquement d'autres points auprès du public cité précédemment, et alors qu'un World War Z a 5 de moyenne et est décrié par plusieurs critiques, Dernier Train pour Busan va avoir une moyenne autour des 7, au moins, juste parce qu'il surfe sur la "hype" coréenne du moment. Encore une fois, même si le film est correctement réalisé et peut se regarder sans difficultés, il aurait été bien plus méprisé s'il avait été américain.
On peut tout de même laisser au film, qu'avec World War Z, il crée, aux côtés des films de vampires et de zombies, un nouveau sous-genre au film de morts-vivants : le film de ghouls.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les films qui parlent de la paternité (et de son absence), Films vus en salle en 2016 et Cinéastes surestimés, surcotés et surévalués … parfois
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le 23 août 2016
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