Ça vaut pas la ligne 13 à l'heure de pointe

Lorsque j’entame le visionnage d'un film, je suis prêt à tout avaler : que des monstres géants ont envahi le Japon, que George Clooney est assez jeune pour voguer dans l'espace, ou en l’occurrence qu'une épidémie foudroyante de zombification frappe la Corée. Je ne demande même pas d'explication - souvent décevante - c'est dire si je suis un spectateur gentil. Mais il faut pas me prendre pour la bonne poire.


Une fois les données de base connues, les "règles du jeu" du film posées, la cohérence interne doit prévaloir, et c'est de cela que Dernier Train pour Busan manque cruellement. Soyons concrets et parlons zombies, puisque ce film n'est de toute évidence pas centré sur la culture des haricots sur sols argileux.


La vitesse de contamination est complètement aléatoire. Si un personnage contaminé doit faire un émouvant discours, le virus prend calmement son temps pour se propager jusqu'au cerveau de l'individu. À l'inverse, pendant les scènes d'action, l'impact du virus est presque instantané. On passe par tout un spectre de durées qui tombent toujours pile poil parfaitement à la seconde la plus appropriée pour le scénario. On notera par ailleurs que la vitesse de contamination d'un individu est inversement proportionnelle au carré de son temps passé à l'écran jusqu'ici...


Mieux, le comportement des meutes de zombies est également aléatoire d'une scène sur l'autre. La horde est d'abord présentée comme un raz-de-marée humain : une très bonne scène, au début du film, la présente carrément comme un liquide de corps enchevêtrés envahissant le train. Comment peut-on alors gober que ces zombies puissent être affrontés au corps à corps, un par un, comme dans un jeu vidéo ? Les zombies sont une meute dévastatrice et insurmontable... sauf quand cela n'est pas pratique pour le scénariste.


Le film est truffé de ces énormités qui effritent peu à peu ma bonne volonté initiale : des vitres qui se cassent pile au bon moment, des tunnels qui font pile poil la bonne longueur, des zombies qui parfois se déplacent lentement, parfois se déplacent vite... On peut dire que le film joue sur les clichés du genre, et ce serait un argument recevable si chaque scène n'atténuait pas l'impact global, en contredisant en permanence ce qui a été établi auparavant.


La divine cohérence interne est jetée par la fenêtre : les zombies ne répondent pas à leur propre nature, mais aux besoins immédiats du scénario pour créer une tension permanente, mais de moins en moins efficace...


Dès lors, difficile d'ignorer les autres défauts du film : personnages aux traits un peu grossiers, effets CGI parfois cheap, quelques screamers un peu faciles... La qualité des scènes d'action et de la photographie pourrait contrebalancer, mais rien ne peut sauver un film qui ne place pas le respect de son propre univers en première place... Dommage !

BastienCl
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le 24 août 2016

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BastienCl

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