Korean rapsodie
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L'été 2016 est celui du cinéma sud-coréen, après la claque The Strangers (toujours meilleur film de l'année), puis le surprenant Man On High Heels, place à la frénésie du Dernier Train pour Busan. C'est un film de zombies avec de l'émotion, de l'humour et de la critique sociale, mais qui manque de mordant et de frissons.
Le zombie est devenu tendance aux états-unis, à travers la série The Walking Dead adaptée des comics de Robert Kirkman et Tony Moore, sans oublier In The Flesh, IZombie où Z Nation, entre autres. Son succès ne date pas d'hier, mais il a évolué en étant croquer à toutes les sauces sanguinolentes. George A. Romero a vu ses "enfants" prendre des directions différentes, pour le pire World War Z et le meilleur L'Armée des Morts où 28 semaines plus tard. Il est d'ailleurs difficile de ne pas penser à WWZ durant la séance. Les zombies sont de plus en plus rapides et jouent collectifs, mais le parallèle ne va pas plus loin. En dehors de WWZ, on pense aussi à Snowpiercer, en se demandant à nouveau, comment son réalisateur Sang-Ho Yeon va gérer l'espace et nous tenir en haleine durant deux heures dans un train.
Le voyage ne sera pas de tout repos. Il faut faire preuve d'un peu de patience, avant que l'action ne s'emballe. Le temps que la relation difficile père/fille soit mise en place et qu'ils montent dans ce train de l'enfer pour nous faire découvrir d'autres personnages, plus ou moins intéressants. Le père Seok-woo (Gong Yoo) privilégie sa carrière dans la finance, au détriment de sa vie familiale. Sa réussite sociale a fait de lui un sale con individualiste, offrant une wii à son adorable jeune fille Su-an (Kim Soo-Ahn) pour son anniversaire, alors qu'il lui en avait déjà offert une. Un moment à la fois drôle et dramatique. C'est une façon de nous montrer à quel point ce père ne fait pas attention à sa fille, désirant retourner rapidement à Busan pour retrouver sa mère. Leurs rapports vont évidemment évoluer au fil du récit. Cette facilité narrative me déplaît, cela rend le film prévisible et parfois ennuyeux.
Le premier arrêt en gare, rend le film affolant. Ça part dans tout les sens, en déversant une horde de zombies sur nos pauvres passagers. C'est aussi une occasion de se dégourdir les jambes, avant de retourner dans le train, tout en démontrant le talent de Sang-Ho Yeon derrière la caméra. Il était déjà à l'aise dans l'espace confiné des wagons, en jouant avec les portes s'ouvrant dans un lieu différent pour mieux nous surprendre. Il va se régaler à l'air libre et surtout en plein jour. Le terrain est plus grand, offrant plus de possibilités de jeter ses personnages dans la gueule des zombies. Cette frénésie est jouissive, tout comme la traversée des wagons en mode furtif où percutant. Avant cela, ce sont les vérités assénées par Su-An; merveilleuse Kim Soo-Ahn; aux adultes qui font des dégâts.
L'ennemi vient de l'intérieur. Les zombies ont l'excuse d'être contaminer et de ne plus être maîtres de leurs actes, alors que les hommes agissent sciemment et sans remords pour sauver leurs vies. Il souffre d'un autre virus : l'argent. Cela le rend égoïste et participe à la déshumanisation de notre société. La violence des mots et actes, est tout aussi éprouvante que les mâchoires des zombies s'enfonçant dans la chair de leurs proies. Dommage que les personnages soient aussi caricaturaux, où que le sort du méchant soit bâclé.
Le cinéma sud-coréen ne lésine pas sur la violence, au contraire des américains de plus en plus prudes afin de toucher un large public. C'est une des raisons qui me le font apprécier, avec ce mélange des genres toujours aussi savoureux, quelque soit le thème et le contexte. Dernier Train pour Busan ne fait pas parti du fleuron de ce cinéma, mais c'est une oeuvre intéressante qui donne envie de suivre le parcours du jeune réalisateur Sang-Ho Yeon.
Créée
le 7 sept. 2016
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