Le Train des morts-vivants

Pour son premier film en prises de vue réelles, le réalisateur Yeon Sang-Ho (The King of Pigs, The Fake) nous présente un film de zombies plus ou moins original. En effet, rare film coréen à se baser sur ce genre horrifique, Dernier train pour Busan suit un père de famille, sa fille avec qui il a une relation difficile, et tout un groupe de passagers aux prises avec une horde grandissante de mangeurs de chair dans un train en route pour une grande ville.

Concept certes déjà vu (on pense à RedEye mais aussi indubitablement à La Nuit des morts-vivants), mais ici pleinement maîtrisé, le scénario va tambour battant, Sang-Ho n'oubliant aucunement les références évidentes du genre et les exploitant admirablement. De la bassesse humaine égoïste aux morceaux de bravoure inattendus, le long-métrage réussit à demeurer captivant tout en n'omettant pas de nous servir sur un plateau d'argent des séquences horrifiques réussies et d'autres plus explosives n'ayant rien à envier aux blockbusters américains.

Visuellement époustouflant, nourrissant la rétine avec des plans majestueux (cette trainée de zombies agrippés les uns aux autres derrière le train en route par exemple) et d'idées de mise en scène inventives, Dernier train pour Busan ne révolutionne bien entendu pas le film de zombies mais arrive sans peine à se hisser parmi les meilleurs, doublé notamment d'une critique sociale intéressante et propre au cinéma coréen. Pas un chef-d’œuvre mais bien meilleur que les récentes productions insipides qu'on a eu sous la dent.