Il ne faudrait pas que des constructions narratives à la Rashomon deviennent une mode même si l'on comprend bien qu'elles offrent aux cinéastes la possibilité de faire monter progressivement la tension et de révéler au compte-goutte des éléments qui permettent in fine une compréhension complète de l'histoire qui hoquette sous nos yeux. Visiblement, Asimina Proedrou, dans son premier long-métrage, a voulu donner à Behind the Haystacks une ambition formelle à la hauteur de la tragédie qu'elle a écrite. Le film se situe au nord de la Grèce, à la frontière de la Macédoine du Nord, que de nombreux réfugiés cherchent à franchir, avec le projet d'atteindre l'Europe du Nord. C'est un incident dramatique concernant ces derniers qui est à l'origine de la modification du destin de membres d'une même famille, le père, la mère et la fille, que le film nous décrit en trois chapitres distincts. Le récit est complexe, trop sans doute au regard de ce qui se joue, en témoignant d'une société corrompue où chacun s'accommode comme il peut de sa morale personnelle. Le sujet est plus qu'intéressant mais l'on est en droit de se demander si son traitement éclaté est bien le plus approprié.

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le 13 oct. 2023

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