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3eme film de Sirk vu a la cinémathèque, pas le plus connu et pas un film dont j'attendais énormément. Le film a la particularité de commencer de façon très prometteuse pour se rétamer en dernière partie de film.


On est d'abord face à un objet travaillé en terme de style comme souvent chez Sirk, avec un beau noir et blanc, des ombres portés pour cacher un tueur (ce qui est il me semble, car j'ai peu vu de film noir, une figure classique du genre mais néanmoins très efficace) et des décors très spacieux et décorés (une salle de dance, une salle de concert ou une seconde salle de dance plus chic).


L'histoire aborde un tueur en série qui s'en prend à de jeunes femmes et qui nargue la police (ici avec des poèmes inspirés de Baudelaire), il s'agit encore une fois d'un postulat très classique mais qui peut être prometteur si bien traité.


Cependant le film se met à dérivé vers la série B que ce soit dans l'écriture lorsqu'une danseuse en manque d'argent devient une inspectrice/appât en manifestant des capacités un peu trop incroyable dans plusieurs scènes. On pourrait penser que ce moment sonne le glas pour la qualité du film mais c'est en réalité assez faux puisque l'enquête va ressembler à un enchaînement de péripéthies pas très liées les unes aux autres mais toujours plutôt divertissantes: Avec une très bonne scène de rencontre avec un couturier fou et dangeureux joué avec la sobriété du personnage de Dracula dans le film de Tod Browning ou une scène d'action ultra hasardeuse dans la chorégraphie et dans le rythme qui a lieu dans un parc et qui redonne un élan de fun au film alors qu'on commence à s'ennuyer.


Malheureusement, après cela le film nous fait subir ce qui m'a semblé être une demi heure de résolution d'intrigue (durant lesquels j'avait un mal de tête intense qui n'a pas aidé) où l'on devine très facilement le tueur et où l'enquête est faîte en mode automatique (comprenez qu'un enquêteur tire des conclusions tout seul, sans faire participer le spectateur) sans une très grande logique (encore un aspect série B mal fini) pour nous amener à un final plus qu'attendu et à un happy end romantique qui ne pose pas de problèmes dans ses autres films mais qui est ici d'une fadeur extrême à cause d'une héroïne qui a cessé d'être un vrai personnage en devenant enquêtrice et d'un relation amoureuse à laquel on ne croit pas instant tant son conjoint est un gros lourd sans profondeur.


Il me paraît difficille de retrouver le style de mise en scène d'un réalisateur classique hollywoodien lorsque celui-ci s'essaye à un genre nouveau. Ici le constat est mitigé, on a une oeuvre qui divertit et qui charme l'oeil un moment mais qui finit par s'affaiblir jusqu'a n'être qu'un empilement de clichés à l'écriture paresseuse, un résultat qui ne rend pas compte du talent de Douglas Sirk à sa juste valeur.

KumaKawai
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le 3 sept. 2022

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