L’ont dit souvent que le cinéma français n’a plus grand chose à offrir, ou bien à de brefs moments. Outre les succès commerciaux conséquents qu’ont connues certaines de nos productions, des films de Dany Boon, à Intouchables ou encore Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?, il est aussi de ces films plus mineurs, moins ambitieux mais tout aussi populaires. Des lendemains qui chantent en fait parti, et montre que les jeunes créateurs français ont de beaux jours devant eux.

Nicolas Castro, qui n’avait alors réalisé qu’un documentaire jusque là, crée la surprise avec cette production fraîche et particulièrement actuelle. Loin des calibres du genre que les producteurs français ont l’habitude de nous soumettre, son film nous présente rien moins de plus que des personnages, au sens propre du terme. Dotés de vraies personnalités, de vrais sentiments et de véritables opinions, ce groupe d’amis, mais aussi cette famille évoluera devant nous sans jamais nous troubler.

Une évolution qui se fera sur vingt ans, du jour de l’élection de François Mitterrand au fameux choc du premier tour des élections en 2002. Idée qui pourrait s’avérer malheureuse mais qui est au final bien troussée, permettant réellement de montrer l’évolution des mœurs, mais aussi de la vision de la politique de notre époque. Des lendemains qui chantent pourrait sembler pessimiste, mais il sait se montrer suffisamment subtil et habile pour chambouler suffisamment notre vision de la société, tout en nous amenant à la réflexion personnelle. Parfois acide, parfois touchant, le film navigue parfaitement entre les sentiments qu’il cherche à procurer à son spectateur.

Servi par un très beau casting, et loin du côté clinquant qu’on pourrait lui attribuer, le film de Nicolas Castro offre de vrais moments de rigolades et de tensions entre tous ces personnages, suffisamment atypiques, mais ô combien humains. L’on pourrait croire que l’un prend le pas sur l’autre, mais non, tous sont admirables. Au final donc, le premier long-métrage de Nicolas Castro est une réussite presque parfaite, une véritable leçon d’écriture, qui augure de très bons films à venir dans l’escarcelle du cinéma français. Frais, humain et drôle, il offre un retour en arrière bienvenu dans cette bonne vieille France perdue, à une époque où tout semblait encore possible, car on à tous rêvés de lendemains qui chantent.
Florian_Bodin
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le 21 août 2014

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Florian Bodin

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