Chocolat amer
Pendant la guerre, le caporal Kleinschmidt est condamné à mort pour avoir volé du chocolat. Il est sauvé par un raid aérien. Plus de 10 ans plus tard, il retrouve celui qui l'avait jugé. Sur le thème...
le 17 août 2020
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Alors que la Seconde Guerre mondiale vient à toucher enfin à sa fin, le caporal Rudi Kleinschmidt doit passer devant le peloton d'exécution pour avoir volé quelques tablettes de chocolat. L’éminent conseiller juridique Wilhelm Schramm pense devoir imposer cette peine maximale pour faire un exemple. Mais le matin de l’exécution Rudi profite de la confusion du fait d'une attaque aérienne pour échapper à ce sinistre et absurde sort. Quinze ans plus tard, l’ex-caporal vit tant bien que mal de cartes à jouer qu’il vend dans la rue. Un jour, de passage dans une ville, Rudi croise par hasard Wilhelm Schramm, désormais procureur général...
Ah la RFA des années 1950, tous les nazis sont soit morts, soit en prison, soit en Amérique du Sud, soit à la NASA. Il ne reste qu'une société bien propre, avec des personnes bien propres, qui n'ont absolument rien à se reprocher. Non, je déconne...
Wolfgang Staudte avait déjà donné lors de la décennie précédente le très bon Les Assassins sont parmi nous sur le même sujet, une société d'Après-guerre qui veut faire trop vite table rase d'un passé "gênant" (pour employer le plus grand euphémisme qui soit !), y compris en laissant une bonne partie des coupables faire leur petite vie tranquille. Sauf qu'ici, à partir d'un fait divers réel (qui montrait que même avec un Hitler réduit à un tas de cendres et à quelques dents, l'antisémitisme se portait plutôt bien !), il va utiliser une arme tout à fait différente, mais tout aussi redoutable, la satire.
Ainsi notre "ancien" nazi (excellent Martin Held, qui s'en donne à cœur joie dans l'imbécillité !) est un être bien élevé dans la respectable RFA, qui ne manque pas une occasion de s'en vanter, de bien faire la morale aux autres, de dire quel citoyen de valeur il est trop. A ce point que l'on finit sérieusement par se demander s'il n'est pas plus con que méchant. Le voir perdre ses moyens face à une anicroche du passé donne des moments pour le moins jouissifs.
D'ailleurs, les séquences autour de cela sont tellement réussies, l'antagoniste est tellement fort dans la stupidité satisfaite, que le reste (y compris l'histoire d'amour entre le protagoniste et un ancien amour !) apparaît un peu fade en comparaison. Reste que tout ce qui tourne autour du procureur vaut de l'or, 100 % garanti sans chocolat à l'intérieur.
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le 31 août 2020
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