Si l'académisme revendiqué par Gary Sinise au début du film m'a quelque peu gonflé et ennuyé, il faut reconnaître que sur la durée, l'acteur-réalisateur mène plutôt bien sa barque. Oh non pas que cela soit du niveau du somptueux roman de John Steinbeck, ni que l'on soit vraiment bouleversé par ce spectacle très classique, mais la fidélité à l'esprit de l'auteur américain, l'excellente interprétation de John Malkovich (et des autres d'ailleurs), le soin apporté au cadre, à la photo ou encore aux différents personnages font de ces « Souris et des hommes » une œuvre intéressante et même parfois émouvante. Pas de chef d'oeuvre en vue donc, ni même de digne héritier des « Raisons de la colère » en ce qui concerne les adaptations de Steinbeck au cinéma, mais de la belle ouvrage, sérieuse et appliquée : pas si mal ce deuxième et dernier (du moins peut-on l'imaginer au bout de presque trente ans!) essai de Sinise derrière la caméra.