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Comme pour Gravity, mes principales références ont été Duel, de
Spielberg, et Runaway Train, de Kontchalovski… Deux films qui semblent
être de purs thrillers, de purs films d’action, mais qui finalement
dépassent l’action pour devenir existentiels… - Jonas Cuaron



Desierto, à l’instar de The Revenant, est un film sensoriel. On n’en sort pas vraiment serein et détendu, mais avec la sensation d’avoir marché des heures sous un soleil de plomb et de s’être pris une flèche dans le genoux. C’est très réussi et ça passe par une alchimie entre la musique, le cadrage, le décor, le jeu d’acteur et le maquillage.


Desierto, est très simple (et non simpliste) dans son scénario. Le film est est entièrement basé sur une traque. Une série de meurtres sanglants exécutés par un seul homme et son chien. Ce qui est intéressant c’est que tout dans ce film a du poids. Chaque coup de feu raisonne et perce les oreilles et les meurtres, bien que parfois gore et violents, ne sont pas d’une violence gratuite simulée à coup de grandes effusions de sang. La violence est viscérale et poignante. Chaque coup de feu tiré à un impact humain. Desierto c’est un film intense qui ne relâche jamais la tension. C’est une fuite ininterrompue. Les scènes de course poursuite et de fusillade sont d’une tension poignante.


A la manière d’un Duel de Steven Spielberg le film laisse rapidement se démarquer les deux personnages centraux entre qui, sans jamais se parler ou se croiser du regard, une confrontation sanglante se met en place.


Desierto a aussi une façon assez amusante de jouer avec les codes du film d’horreur (plus spécialement les slashers). On retrouve l’image d’un grand groupe de personnes harcelé sans cesse par un tueur seul, incassable et inébranlable qui, même en marchant, réussit toujours à rattraper ses proies. Le chien, aussi, est filmé comme un monstre terrifiant, courant à une vitesse incroyable accompagné du bruit très reconnaissable de ses pattes sur le sol. Pourtant certains codes sont aussi renversés comme par exemple le rapport au jour et à la nuit. Traditionnellement le jour est une période rassurante, et c’est la nuit que le tueur se met en chasse. Ici c’est l’inverse: les héros se font attaquer le jour, et font une pause tranquille la nuit. Desertio c’est donc en quelque sorte une version mexicaine d’Halloween.


Mais Desierto n’est bien évidement pas exempt de tout défaut, et notamment en ce qui concerne le traitement des personnages et de leur histoire. Le personnage principal interprété par Gael Garcia Bernal (acteur mexicain renommé longtemps absent des écrans) est un parfait inconnu pendant plus de la moitié du film et même si les tentatives pour le rendre attachant sont présentes, les procédés employés sont assez classiques. Le méchant, joué par Jeffrey Dean Morgan n’est pas du tout développé. On ne sait rien de lui, de qui il est, de ses motivations… C’est sans doute un parti pris volontaire visant à montre que « la mort peut venir de n’importe qui », mais en pratique on reste sur sa faim puisque certains scènes (le montrant avoir des remord par exemple) lancent des pistes qui ne sont jamais approfondies. Au final le personnage crée presque plus d’empathie chez le spectateur que le groupe de mexicains pris en chasse (ce qui est très paradoxal). On suppose donc le personnage de Jeffrey Dean Morgan guidé par la loi du talion.


On finira par relever quelque petites facilités scénaristiques comme l’incapacité du méchant à tuer le héros quand il a une ligne de tir dégagée ou son chargeur de fusil, sans doute plus grand à l’intérieur.


Desierto c’est donc un premier film ambitieux et réussi, qui n’a pas volé son prix au festival international du film policier de Beaune, mais ça reste un premier film, avec ses erreurs et ses imprécisions. Jona Cuaron n’en deumeure pas moins un réalisateur à suivre absolument.



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QuentinLGH
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le 11 avr. 2016

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