L'idée est intéressante : d'un côté, une fête au Canada, de l'autre, des statisticiens français qui analysent à coup de formules louches et de graphiques discutables les probabilités de chacun des protagonistes de la fête de sortir les uns avec les autres. Malheureusement la démonstration tourne court. Le cinéaste n'a pas fourni toutes les données aux statisticiens, lesquels nécessairement se plantent.
C'est bien sûr le primat du réel qui est ici célébré, métaphorisé par quelques plans superbes où passe un cerf dans les jardins pavillonnaires canadiens. Un réel imprévisible. Mais on s'y attendait. Alors à quoi bon ?
Les statisticiens n'ont pas assez travaillé ; le cinéaste non plus. En témoignent les quelques interviews inaugurales, fades et en roue libre, où rien ne se dit ni ne se joue, où chacun est réduit à quelques hashtags signifiants qui ne sont que des esquives de la complexité des existences.