L’idée du film est franchement intéressante. Faire de la Mort en personne le personnage principal d’un slasher, il fallait y penser. Empreint naturellement de déterminisme, le récit raconte comment un groupe d’étudiants ayant une première fois échappé à la mort semblent, malgré tout, condamné à mourir à court terme. À la tête de ce groupe, un ado a le don de prémonition et s’échine à prouver à tous ceux qui l’entourent qu’il n’est diabolique ni poissard, mais qu’il est en mesure de déjouer les plans élaborés par la mort elle-même. Le scénario se garde bien d’expliquer pourquoi il a ce pouvoir-là et, par cette omission, affadit considérablement le premier rôle qui ne sert finalement qu’à faire avancer l’histoire. C’est franchement dommage car l’ensemble aurait pu gagner en intensité s’il avait été plus qu’un ado lamba ayant de simples visions.
L’ensemble se suit comme un thriller traditionnel. Un groupe tente d’échapper à une mort certaine qui l’attend dans un contexte très américano-américain (des lycéens très stéréotypés, la famille, les amitiés impossibles, le FBI, etc.). C’est dommage que le récit ne parvienne pas suffisamment à s’extraire des clichés propres au genre alors que son sujet est vraiment original. En dépit de plusieurs mises à mort plutôt amusantes (les gens n’ont franchement pas de bol !), le ton reste toujours au premier degré alors qu’il aurait gagné à être plus léger et amusant. Le jeu qui oppose la Mort à ce groupe est souvent en décalage avec certaines scènes qui jouent la carte de l’excentricité. Peut-être que les jeunes acteurs manquent peut-être aussi d’un peu de talent pour s’inviter sur ce registre.
Il en résulte une série B plutôt sympa, qui lorgne davantage vers le teen-movie et qui ne s’embarrasse pas de plusieurs niveaux de lecture. C’est nerveux, globalement bien conduit et divertissant. En revanche, pour les amateurs de vraies sueurs froides, il est probable que la déception soit de taille.