Tout à l'heure, j'ai tenté d'expliquer en quoi, à mes yeux, le premier Destination Finale est un film beaucoup plus intelligent qu'il n'en a l'air, j'aimerais faire la même chose ici pour ce second volet, le seul problème que c'est impossible tellement ce film est une merde sans nom. Réalisé par David R. Ellis, le génie derrière des productions, le film suit un groupe de personnes échappant à un accident sur un autoroute, et qui vont crever un à un. Même principe que le premier volet, mais pourquoi cette suite se révèle-t-elle si mauvaise par rapport à son aîné, c'est presque la même chose dans le fond, non ?
Prenons les personnages déjà, des clichés sur pattes. Oui, ceux du premier étaient stéréotypés, mais dans le fond ils étaient plutôt réalistes, à part la connerie de Seann William Scott, leurs traits n'étaient pas poussés à l'extrême, puis ils étaient bien introduits. Sur les dix pénibles minutes que dure l'introduction, toute la palette de clichés est épuisée, à tel point que le personnage le mieux développé est sans doute le camion. Le fumeur de weed, le Ashton Kutcher sniffeur de coke, la femme enceinte, le black nerveux et j'en passe, des stéréotypes purs et durs usés depuis des décennies, qui sont juste là pour augmenter le nombre de morts.
La surenchère ensuite, je reprends où je m'étais arrêté le paragraphe précédent, Destination Finale 2 réalise l'erreur classique de la suite de film d'horreur sans imagination, augmenter le nombre de personnages, afin d'avoir plus de morts à l'écran. On pourrait penser qu'après des années et des années à repomper ce même principe, et devant les échecs artistiques successifs que ça entraîne, les studios produisant ces bouses seraient tentés de changer un peu la recette, mais non, même aujourd'hui, on assiste toujours à ce phénomène. Et puisque les personnages n'ont rien d'attachant, leurs morts paraissent bien fade, on passe d'un accident à un autre, de façon mécanique, sans avoir le temps, ni l'envie, de pleurer sur leur sort. Cette surenchère se retrouve aussi dans le gore, avec des morts plus sanglantes les unes que les autres, sanglantes mais pas marquantes, la scène d'ouverture est d'un ridicule sans nom, s'étale sur des longues séquences, pour au final ne pas avoir 1% du facteur choc de l'explosion du premier volet.
Ajoutons à tout cela un casting ridicule, à part la scène de Tony Todd, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, à la limite AJ Cook n'est pas trop catastrophique, mais c'est le plus gros compliment que je puisse lui faire. On ajoute une paresse scénaristique pas possible, avec des moments involontairement hilarants (le flic qui tape « prémonition » sur internet, c'est juste pas possible), et surtout une tentative totalement ratée de relier entre eux les deux films, l'idée était louable sur le papier, mais en l'espèce elle est totalement foirée. Un film oubliable, même pas un divertissement correct, non merci.