Kurt, vaille que vaille...
Un point de départ en béton, Kurt Russell, Kevin Costner et Christian Slater vont braquer un casino déguisés en Elvis, profitant d'une convention de fans du King... Avec ça, n'importe qui fait un chef d'oeuvre...
N'importe qui sauf Demian Lichtenstein bien sûr, producteur, scénariste et réalisateur de ce carnage, qui va tout massacrer avec des séquences à peine dignes d'un gamin de quinze ans qui aurait pioché dans les CDs de son petit frère pour trouver la bande son...
Le générique du début est une abomination vidéoludique assez pénible, puis tout s'enclenche n'importe comment, avec Kurt dans le rôle du gentil bandit et Kevin dans celui du méchant, méchant, très méchant bandit... Très vite les personnages secondaires sont éliminés, restent Kurt, Courtney Cox et son gamin d'un côté et le méchant sadique de l'autre...
Etrangement cette heure centrale passe mieux, le Lichtenstein se calme sur la caméra, il y a un côté road movie sympa, des diners, des station-services...
Avec tout ça, le casting devient long comme mon bras, il y a Kevin Pollack, Jon Lovitz, même Paul Anka qui vient faire coucou, avec une mitraillette... Tout ça pour rien, le film est décomplexé en diable, et c'est pas bon signe quand le Lichtenstein devient décomplexé...
Mais le pire arrive sur la fin, après six ou sept invraisemblances grosses comme les Alpes, le Lichtenstein nous envoie sa cavalerie sous les traits d'Ice-T qui passait par là faire un petit coucou dix minutes, la tête en bas armé jusqu'aux yeux... Avant de disparaître comme il était venu...
Et a ce moment-là, ça devient vraiment dur, parce que le film ne fait pas 1h25 comme il devrait, ni même 1h35 comme il pourrait, non, le film dure 2h05 !!! Et ça, c'est criminel !!
Je ne parle pas du titre français qui n'a aucun sens (personne ne va en destination de Graceland, bien sûr, ils passent juste à 3000 miles de là, mais dans une autre direction...), et vous ne saurez pas par ma bouche si Kevin Costner est vraiment le fils d'Elvis !
A propos d'Elvis, magnifique imitation du King par Kurt Russell (qui commence à en avoir l'habitude) dans le générique de fin, la meilleure partie du film.