Lire la Critique Complète de Destroyer
Jonglant entre le présent et le passé narratif, Destroyer cherche par son montage à créer des liens entre des actes du passé et le présent narratif. Montrer les répercussions du passé sur le personnage et ce qu’elle est maintenant à cause de ça. Des flashbacks qui se justifient, mais extrêmement mal incorporés au récit donnant rapidement l’impression d’avoir deux histoires aux temporalités différentes, racontées en parallèle. Un montage parallèle qui mis à part chercher à perdre volontairement le spectateur, et par déduction à rendre quelque chose de plus complexe qu’il ne l’est véritablement n’a absolument aucun intérêt. Montage qui démontre bel et bien l’aucune motivation de la part de la cinéaste envers l’envie de créer on set. Se reposer sur une narration déstructurée pour démontrer que le personnage est psychologiquement fragile, sans jamais le faire par la mise en scène ou une réalisation chiadée, symbolique ou ne serait-ce que par des cadres expressifs. C’est vide de sens, vide d’intérêt. Sur ce type de projets, il est difficile de savoir qui a fauté. Est-ce la réalisatrice ? Est-ce que Destroyer ne serait pas un film dont la production a été lancée grâce, ou sur, les restes d’une précédente production qui avait permis de conservé un petit budget ? On n’en sait rien et personne n’est fondamentalement à blâmer, mais Destroyer sent le long-métrage produit très rapidement et sans réel investissement. Mise en scène vide de sens, scénario qui se repose sur un seul personnage, photographie répétitive et laborieuse, montage cache-misère, rythme décousu à souhait et une Nicole Kidman qui au milieu de tout ça ne sait quoi faire ou comment agir. Plus qu’une déception c’est un sentiment de gâchis face à un long-métrage de fiction sans aucun intérêt.