Il y a dans Detachment la volonté de trop en dire. En réalité, on a bien ici la matière pour faire un film de 3h. Le problème, c'est que 3h de side stories diverses condensé en 1h37, ça donne un montage bien étrange.
Le processus est toujours le même : on installe une scène, et au bout de quelques secondes, on essaye tout de suite de vous faire chialer, sans qu'une quelconque émotion n'ait pu monter en vous. Detachment en fait trop, trop de musique, trop de scènes, trop de larmes, trop d'histoires traitées superficiellement.
Il aurait fallu encadrer Tony Kaye, comme ça avait été le cas pour American History X, film remonté par le studio et Edward Norton et qu'il renie totalement. Le film est également perclu de maladresse, l'histoire de la grosse est nulle, les scènes face caméra avec Brody sonnent faux, les trouvailles visuelles sont intéressantes mais parfois trop lourdes...
On a l'impression de contempler le premier film d'un très jeune réalisateur. Pourtant, on a du mal à le détester totalement, ce quasi-premier film. Brody est pas mauvais, et on ressent constamment le potentiel d'un film hélas totalement raté.