Après plusieurs années un peu en retrait des studios, le metteur en scène d'"American history X" revient sur le devant de la scène avec "Detachment".
Débutant comme une sorte d'"Esprits rebelles" à la sauce indie, le nouveau film de Tony Kaye va finalement bien au-delà du simple discours sur la difficulté d'éduquer nos chères têtes blondes à casquettes, de gagner le respect de ces saloperies boutonneuses pleines de Biactol.
A travers le portrait d'un prof remplacant superbement incarné par un Adrien Brody enfin concerné, "Detachment" se pose la question de l'attitude à adopter face aux problèmes du monde qui nous entoure, comment apporter un semblant d'aide à son prochain sans se perdre soi-même, sans que la folie ambiante ne vienne gangrener notre santé mentale.
Si "American history X" ne faisait déjà pas dans la subtilité, "Detachment" utilise des ficelles carrément énormes, Tony Kaye filmant son film avec la délicatesse d'un éléphant aveugle et unijambiste, dépeignant un monde tout simplement dégueulasse et crade, qui devrait donner de sérieuses tendances suicidaires à plus d'une personne.
Pourtant, "Detachment" parvient à toucher réellement, apportant un véritable point de vue sur un sujet incroyablement casse-gueule, laissant filtrer un infime rayon de soleil au milieu d'un océan de noirceur.