Detachment par Jeremy Cacheux
La révélation de Deauville 2011 est arrivée sur les écrans en début d’année 2012 et n’avait pas perdu de sa superbe. Tony Kaye livre ici un film coup de poing, il en a l’habitude (rappelez-vous de American History X), sur le système éducatif américain et offre ainsi à Adrian Brody un rôle à la hauteur de son talent. On n’avait pas vu Brody à ce point transpercer l’écran depuis son passage devant la caméra de Polanski. Il est criant de vérité, jouant son rôle à la perfection. Accompagné de la jeune Sami Gayle, ce « couple » improbable plonge le spectateur pendant tout le film dans une tension extrême que quelques moments de grâce de la jeune actrice viennent relâcher. On s’accroche à son fauteuil ressentant de plein fouet le mal-être de ce professeur complètement dépassé par les évènements mais qui essaye encore de se battre pour une vision idyllique de son métier qui n’existe certainement plus. Toni Kaye est un réalisateur sur le tard, peu prolixe, et dont les films ont du mal à traverser l’atlantique mais un film comme ça, même tous les 15 ans, suffit à forger une « légende »…