Des cloportes dans le Dee
Une statue de bouddha d'un genre XXL, haute comme une Tower pas twin, s'élève à proximité du palais impérial. Nous sommes en Chine, au VIIe siècle, il fait beau, voire même, ça tape. Tellement que lors d'une visite diplomatique de la gigantesque œuvre sur le point d'être achevée - en l'honneur de la prochaine cérémonie d'investiture de l'impératrice Wu Ze Tian (Carina Lau) - un type prend feu, wouhhh. Combustion qui secoue les ouvriers et menace de retarder la fin de la construction. Et ça, teu-teu-teu, Wu veut pas. Faut dire, y a plein de bonshommes pour penser qu'une femme au pouvoir, ça peut encore attendre un peu.
Alors Wu sort sa carte Detective Dee (Andy Lau Lê Tro Bô) qui enquête sans pipe ni Watson, mais avec sa fidèle épée, Dragon Docile. Pas de coke non plus pour l'enquêteur mais des "cloportes de feu" - voui, madame, il hésite pas Tsui Hark - souvenez-vous le coup du poisson dans son "Festin chinois".
Entre deux combats à faire pâlir Ang Lee, époque vous-savez-laquelle, Dee et la jolie Bingbing Li (oui, celle-là même qui faisait tournoyer ses cheveux blancs dans "le Royaume interdit", de Rob Minkoff), et aussi un albinos pas que gentil (Chao Deng) cherchent le coupable dans des univers qui, d'ailleurs, ne sont pas sans rappeler certains délires du sieur Holmes dans ses périodes de manque: monde souterrain et son lot d'êtres fantomatiques, cerfs qui se jettent en l'air, etc.
On en prend plein les yeux, on se marre. Puis surtout, on est bluffé par l'audace du truc. Ça s'appelle de l'entertainement, et c'est aussi pour ça qu'on va au cinéma, non? Gros bisous, Tsui, we love you.