Je croyais que la saga Détour Mortel ne pouvait pas verser plus dans le gore et l'injustice profonde comme elle l'avait fait avec son 4ème volet.
Pour le gore, c'est le cas, Détour Morel 5 peinant à rivaliser dans le domaine du dérangeant, adoptant plutôt une approche grand guignol avec ses meurtriers de carnaval sadiques et retardés. Par contre dans le domaine de l'injuste, il y a de quoi discuter...
I. Ou quand tu es gentil ou brave tu mérites de crever (et douloureusement si possible):
Soyons sincère, ce n'est pas l'histoire qui nous retiendra une seule seconde ici, tout comme les décors ou la mise en scène, ce cinquième volet bénéficiant (ou souffrant, c'est selon) d'un budget encore plus indigent que d'habitude. Le scénario se résume au calvaire de 5 jeunes qui, comme de coutume, vont se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment et se faire massacrer par nos 3 consanguins de service. Et comme de coutume, les 3 affreux vont une nouvelle fois s'en tirer impunis: qu'il est déjà loin le temps des 2 premiers opus où nous pouvions au moins en voir 1 ou 2 déguster un minimum, histoire de constater qu'il y avait quand même une certaine forme justice... Point de justice ici, oh que non! Ici, plus tu es innocent ou impuissant, plus tu souffres. Plus tu te montres courageux ou fidèle, plus salement tu crèves.
Un film a ne pas mettre entre les mains des plus débiles profonds d'entre-nous, ceux-ci pouvant encore être assez cloche pour suivre le message du film à la lettre.
II. Trois ruelles. Le top-budget a son meilleur:
Je parlais de budget encore plus indigent que d'habitude et ce n'est pas de l’exagération! Visiblement, jamais un film détour mortel n'a bénéficié d'un tel manque de moyen. Si le 4 ne se débrouillait encore pas trop mal, là c'est la grande parade de la misère: ainsi nos 5 lardons se rendent dans une petite bourgade des rocheuses ou tout le monde est costumé. "Chouette" je me dis, imaginant déjà un massacre continus de festivaliers par 3 rednecks passant inaperçu. Sauf que non. Si on début nous voyons effectivement quelques péquins déguisés, ceux-ci empruntent visiblement par la suite une porte des étoiles vu qu'au bout d'une vingtaine de minutes la ville est quasi-déserte. C'est bien simple, à l'exception d'un "caméo" (parlons plutôt d'un petit rôle) de l'interprète de Loras Tyrell (le bien nommé "chevalier des fleurs") qui communique par radio avec la shérif de la ville et qui ne sert à rien, le nombre de personnes restant en ville se chiffre en une petite dizaine... Ceux-là vont tous crever bien entendu.
Et ce qu'on voit de la ville par la suite n'est franchement pas jojo: trois ruelles et façades en carton, quelques intérieurs (dont sans doute un des commissariats les plus bas de gamme, tout genre confondu). Bref, vive le terrain de paintball à Dédé visiblement loué deux journées (mais un très chouette terrain alors!).
"Et les effets gores, alors?" me demandez-vous, inquiet, de la sueur sur le front. "Est-ce que la souffrance a l'air crédible? Est-ce qu'on a vraiment l'air de lui découper ses propres entailles pour lui les faire manger après?" Rassurez-vous, jeunes psychopathes en herbe, la violence représentée est plutôt correcte, vu le budget, à l'exception
des yeux crevés d'une pauvre victime... Bof pour le coup.
Les costumes des 3 frangins en revanche... Que dire? La misère pour le coup. Très mal fait. Mais ce n'est pas comme si c'était une nouveauté.
III. Casting et conclusion:
Si les acteurs présentés ici ne sont pas forcément les meilleurs jamais vu au cinéma, leur prestation est correcte. J'ai même été agréablement surpris par le groupe de "héros", en tout cas trois d'entre-eux: le blondinet, sa copine et son pote a cheveux long font crédibles. On dirait de "vrais" jeunes et non pas des trentenaires bodybuildés ou de bimbos à gros seins (bon, c'est le lot des deux autres...).
Carton rouge par contre pour Doug Bradley... Non qu'il joue mal mais allez... Il est vraiment censé interpréter le rôle du vieux chevelu édenté de la station-service du premier et deuxième volet? Le père des trois tueurs? Non, sérieusement.... Déjà qu'il ne lui ressemble absolument pas, il est en plus chauve! Vous ne pouviez pas trouver quelqu'un d'autre? Ou inventer un autre personnage?
Bref... un grand mystère qui restera à jamais élucidé (oui, je sais, le précédent acteur est mort!).
Détour Mortel 5 n'est clairement pas le meilleur volet de la saga et l'un des plus pauvres d'entre-eux. Il tire cependant son épingle du jeu (bien tordue l'épingle il faut l'avouer) par le sentiment de profonde injustice qui nous saisit entre deux fous-rire (les décors et costumes bien cheap), ses scènes "gores" et sa fin, très, mais alors très, malaisante.
Il fait le job, assouvit les ados assoiffés de violence gratuite et de cul que nous sommes mais sans plus.