Quelle déception que ce nouveau Wrong Turn, reboot de cette franchise qui a curieusement réussi à offrir 6 films (sans compter celui-ci), et qui s'offre donc un lifting qui, on ne va pas se mentir, n'était pas indispensable.
Surtout que... Ce n'est pas un détour mortel. Loin de là. Le film s'inscrit dans la démarche de ces nouveaux reboots / relectures d'icones du cinéma d'horreur pour les moderniser et en faire quelque chose de différent (ou d'en faire n'importe quoi, mais je suis mauvaise langue), comme Child's Play ou l'Homme Invisible. Ici, comme pour Child's Play, on est pour moi dans du pur Marketing, de l'opportunisme de producteur de bas étage, qui souhaite utiliser une fanbase pour rentabiliser un film, qui n'a pourtant rien à voir avec la saga d'origine. Bon sang, c'est le même scénariste que pour le premier film de la franchise, tout est fait pour mettre l'amateur des Wrong Turn en confiance, mais quelle belle arnaque !
Reprenons depuis le début ; en apparence, nous sommes bien dans un Wrong Turn : une bande de jeunes débiles (même si on nous met leurs diplômes sous le nez pour nous dire ; hey t'as vu, on est pas dans un slasher / survival habituel, nos personnages sont intelligents ! alors que non, ils sont aussi débiles et peu attachants que n'importe quel perso cliché de ce genre de production) fait un tour dans une forêt profonde à proximité d'une bonne ville remplie de rednecks abrutis, et ils se font alors traqués par des ennemis inconnus. Sauf qu'ici, exit la famille de mutants dégénérés, et bonjour la communauté qui vit dans la nature depuis des siècles, fortement inspirée (il paraît), du clan Bean (sauf qu'on a plus aucune trace de cannibalisme ici).
Le film enlève tout le fun de la franchise originelle et le remplace par une espèce de réalisme forcé, d'une fausse profondeur qui, à mes yeux, met juste en lumière toutes les stupidités de son intrigue. Bon, d'abord, il essaye de se la jouer non-manichéen, avec une communauté de méchants, certes, mais "peutetrepassiméchankesa !", sauf que ça ne fonctionne à aucun moment. Ce sont de véritables antagonistes, et ils ont bien essayé dès le départ de traquer nos jeunes gens, alors que le film tente de semer le doute en nous faisant croire qu'il s'agissait peut-être d'un malentendu (pourquoi auraient-ils volé leurs téléphones portables, s'ils ne leur voulaient aucun mal ? Cela n'est pas expliqué.). Ensuite, y'a énormément de facilités scénaristiques / Incohérences qui s'enchaînent tout le long de l'histoire. Notre héroïne reste avec ce clan pendant 3 semaines à peine, et devient une experte dans le lancer de couteaux et le tir à l'arc, au point de massacrer une poignée des membres du clan, qui, rappelons le, vive de cette façon depuis toujours, à elle toute seule... Pas mal ! Lorsque son père et elle tente de s'échapper, ils tombent sur un membre du clan et une prisonnière, ils tuent le mec, et laissent la prisonnière là sans même lui accorder un seul regard. Après seulement 3 semaines de captivité, l'un des jeunes décident de rester avec cette communauté, content d'avoir enfin trouvé une place où vivre, une famille qui l'accepte comme il est... Mais quelle stupidité ! Puis, alors qu'ils étaient jugés coupables par le tribunal de la communauté et qu'ils allaient en subir la sanction, discuter 5 minutes en pleurant leur suffit à convaincre leurs bourreaux et à esquiver la punition... C'est comme ça tout le long, particulièrement dans la deuxième partie du film, qui, non contente de s'étirer en longueur, aligne les incohérences et stupidités scénaristiques.
Car oui, la première partie, en mode "survival", fonctionne plutôt bien. Bon, elle souffre des défauts habituels de ce genre de production, comme les pièges qui fonctionnent à tous les coups, comme par miracle, mais notre suspension d'incrédulité peut aisément le tolérer. Non, c'est vraiment cette deuxième partie, avec sa fausse intelligence et profondeur encore plus factice, qui vient tout gâcher, et il est impossible de croire à cette histoire (on peut très clairement se demander comment une communauté aussi meurtrière, dont toute la ville d'a côté connaît l'existence et déteste, qui a enlevé et tué des tas de gens, existe encore !!).
Je passerai sur la toute fin du film, complètement idiote en plus d'être extrêmement longue, le comportement improbable de cette mère qui ne remarque pas le trouble de sa fille et l'étrange comportement de cet homme qu'elle invite sans aucun soupçon à sa table, ni l'incroyable facilité avec laquelle notre héroïne va s'en sortir. Ultime coup de marteau pour enfoncer le clou de cet horrible cercueil qu'est "Wrong Turn", version 2021.
Entre nous, j'aurai beaucoup mieux vécu mon visionnage si on n'avait pas essayé de me faire que j'assisterai à un Détour Mortel. Marre de ces Reboots qui s'éloignent complètement de l'esprit de la franchise, alors qu'on parle d'une saga qui s'est terminée il n'y a même pas 7 ans. Pas besoin d'un reboot, encore moins si le reboot en question décide d'enlever tous les points qui faisaient qu'on aimait la franchise ; le fun, le gore, les antagonistes cannibales mutants, l'humour délirant. Plus aucun de ces ingrédients n'est présent dans ce reboot, qui n'en est pas un. C'est juste un random survival auquel on a donné le nom de "Détour Mortel" pour profiter d'une fanbase qui existait déjà, et s'assurer des recettes correctes. Tout comme pour Child's Play.
Arrêtez ça.
Je vous déteste.
Azz