Un film dur à regarder, qui vous prend aux tripes, et vous fait sortir de la salle avec un malaise. C’est très fort et je rejoins alors les crtiqiues qui le sacre comme grand film américain de l’année. C’est sur, sortir ce film en 2017 avec Trump et la remontée des tensions raciales, est un joli coup de maître, ou coup de comm’, selon votre point de vue. Si bien que malgré ses défaut, je pense que le film restait nécéssaire, et qu’il vaut mieux évoquer certains sujets avec un peu de maladresse si cela permet d’ouvrir les débats, que de rien dire du tout. Le cinéma, c’est aussi pour ouvrir le dialogue.
Et côté technique, il n’y a pas de faux pas, le film est très maîtrisé. Kathryn Bigelow nous garde sous une tension permanente, et manie l’atmosphère avec dextérité. C’est le style qu’elle a su imposer avec ses précédents films, avec une précision d’horlogerie, un mélange savant des images documentaires et des images tournées.
Bigelow choisit de raconter un événement très précis, bien qu’emblématique, des émeutes de 1967. Et donc s’attarde, caméra à l’épaule, à disséquer une nuit et des individus, des comportements poussés à bout. Et pour que ce qui s’est passé dans ce lieu serve le grand propos, elle lui donne des apparences de documentaire, de vérité absolue. Quitte à perdre en route la subtilité, car chaque individus y est relativement manichéen, et les tentatives de subtilité échouent.
A force de rapprocher trop son film du documentaire, Bigelow transforme Detroit en une démonstration grossière d’un propos politique, à grand renforts de scènes d’une violence physique et psychologique crues, sans filtre.
L’ensemble, qui s’étale sur 2h30, devient laborieux.
Et une fois passé le choc du film, une fois qu’on a un peu dormi dessus, on se rend compte qu’on a appris bien de choses sur 1967.