Dans le paysage souvent pathétique de la comédie française, « Détrompez-vous » fait presque figure de modèle. Attention, rien de bien foufou, mais déjà un peu plus d'audace que d'habitude (on parle d'adultère) et moins de leçon morale (on se passe bien de nous dire qui a tort et raison). Après, il ne faut pas en demander trop non plus : on n'échappe pas à quelques facilités, certains passages sont hors-sujet (le repas avec Florence Foresti et Artus de Penguern) et la mise en scène quasi-inexistante (« ah bon, il existe d'autres techniques que le champ-contrechamp ? »), mais l'œuvre a le mérite de faire court, de poser un regard souvent attachant sur ses personnages, et surtout d'être souvent bien plus drôle que la moyenne (ce qui ne veut pas dire hilarant pour autant). Le talent des comédiens fait le reste, avec mention spéciale pour le duo François Cluzet - Alice Taglioni, cette dernière étonnant par son charme et sa sensibilité. Bref, pas de quoi sauter au plafond (d'autant que le scénario manque quand même de corps), mais un divertissement honnête et plutôt sympathique, à l'image d'une fin amusante : pourquoi pas...