De la part de Claude Zidi, plus connu pour ses comédies, Deux est une grosse surprise, dont d'ailleurs ce sera l'un des plus gros échecs commerciaux du réalisateur. C'est plus un drame conjugal sur la relation folle entre un organisateur de concerts, joué par Depardieu, et la responsable d'une agence immobilière, incarnée par Maruschka Detmers. La rencontre se fait lors de la visite d'un appartement, et il y comme un coup de tonnerre entre les deux.
En voyant notre Gégé, on pourrait dire que c'est une version rangée du Jean-Claude des Valseuses, où le cul compte énormément, plus d'ailleurs que les sentiments, et c'est aussi le cas de la jeune femme dont on peut dire qu'elle aime faire l'amour elle aussi. Mais là où je craignais le pire, c'est que Claude Zidi évite de montrer l'actrice dans le plus simple appareil, le plan s'arrête toujours où elle garde ses habits. Dans cette relation, le plus choquant est sans nul doute la crudité du langage entre les deux, d'ailleurs, on ne voit aucun acte sexuel.
Mais le plus étrange dans ce couple est en particulier Gégé, que je trouve à la fois d'une grande douceur, et d'une perversité que je ne lui connaissais guère, qui se veut extrêmement pressant sur les questions sexuelles, jusqu'à lui proposer un questionnaire dans un club de strip-tease ! Car pour lui, Don Juan qui s'assume, il a beaucoup de mal à voir la vie en duo sans prendre le plaisir d'aller voir ailleurs.
Tout est question de perversité, d'étrangeté, où il y a assez peu d'humour, sauf dans une scène où Depardieu manipule un bébé, et on voit bien qu'il ne sait pas comment y faire. D'ailleurs, le personnage de François Cluzet, en quelque sorte le disciple musical de Depardieu, est un peu inexistant dans l'histoire, tout le film se résume à ses deux personnages principaux.
Deux aurait sans doute pu me plaire encore plus sans la bizarrerie de ses dix dernières minutes, où on a l'air soudainement ailleurs, à base d'explosion, mais à mes yeux, c'est le film le plus sous-estimé de Claude Zidi ; en tout cas, il ne méritait pas cet échec.