Un Franco typique mais ce n’est vraiment pas un « grand cru »

Le titre est assez ridicule d’autant plus qu’on ne trouve dans le film aucune trace d’un quelconque « petit slip à fleurs ». Le titre espagnol, Opalo de fuego, renvoie à un bijou qui permet à la « méchante » du film d’exercer sa domination sur ses victimes. Un Franco typique mais ce n’est vraiment pas un « grand cru ». On y retrouve toutes les obsessions de l’auteur, lesbianisme, scènes de cabaret, élément fantastique (l’opale), contexte politique : les riches et les gouvernants peuvent tout se permettre. Sur ce point, on retiendra notamment le dialogue suivant :
Le consul : Ne soyez pas si naïf, Connoly, la Mafia est beaucoup plus respectable que beaucoup d’hommes d’État (…)
Le sénateur : Il y a bien des gens de par le monde qui ne soit pas des pourris ?
Le consul : Ah, il y en a beaucoup, mais… ils n’ont pas le pouvoir !
Les héros se sont ici des danseuses de cabaret, une communauté hippie, un jeune homosexuel très efféminé, caricatural, mais qui a finalement le beau rôle. Tout cela est bien sympathique et on peut y ajouter, parfois, quelques plans intéressants et une belle photo, notamment une belle scène sur un balcon ou un homme fait une longue minette à une femme (le film est très érotique, même s’il n’est pas pornographique). Mais, l’histoire reste tout de même bien confuse (c’est assez récurrent), la réalisation reste souvent assez plate et sans intérêt cinématographique, le budget dérisoire et cela se sent, et il y a quelques grosses boulettes comme le fait que les brûlures sur les seins disparaissent entre les deux séances de torture (un des rares moments noirs du film qui est tourné en mode comédie). Enfin l’interprétation est mauvaise et datée et, même Lina Romay, si ravissante en général, c’est ici un peu empâtée, porte une coiffure qui ne lui va pas du tout et joue souvent en mode comique, ce qui ne lui va pas du tout non plus et qu’elle fait très mal. Bref, un film qui ne plaira vraiment qu’aux inconditionnels de l’auteur.