Deux femmes dans l'enfer du vice (1969) - ブルーフィルムの女 / 80 min.
Réalisateur : Kan Mukai - 向井寛
Acteurs principaux : Mitsugu Fujii - Ichirô Furuoka,
Mots-clefs : Japon ; Pinku ; Pop


Le pitch :
Suite à un krach boursier inattendu, un agent de change est contraint d’offrir sa femme à son créancier, Uchiyama, pour éponger ses dettes. Enfermée dans un cabanon, elle sert de distraction au fils, qui souffre de handicap mental. Mais lorsqu’elle retourne enfin chez elle, elle se fait renverser par une voiture. Effondré, son mari sombre dans la dépression. Sa fille Mariko, devenue call-girl de luxe, décide alors de venger ses parents.


Premières impressions :
Apparemment les vieux films érotiques japonais ont la côte en ce moment puisque après l’excellent coffret sur les Roman-Porno édité par Elephant Films, c’est au tour de Carlotta de tenter l’aventure en distribuant bientôt « Deux femmes dans l’enfer » aussi connu sous le nom de Blue Film Woman, un film légèrement érotique de la Toei. Nous n’allons pas refaire l’histoire à chaque fois, mais disons pour résumer que la fin des années 60 est compliquée pour le système des studios japonais et que plusieurs d’entre eux se sont mis à tourner des films érotiques, jusque là réservés au monde amateur, et ce afin de remplir les salles.


Deux femmes dans l’enfer du vice ** fait donc parti de ces premiers films d’exploitation tournés en couleur et qui, chez la Toei du moins, dispose d’un budget assez conséquent pour le genre. Le film est dirigé par **Kan Mukai, un réalisateur pas assez diplômé pour rentrer dans un grand studio et qui s’était lancé, dès 1965, dans la réalisation de films érotiques. Remarqué par la critique et considéré par certains comme le seul possible rival à Koji Wakamatsu, (et je me demande bien pourquoi sur ce que j’ai vu), Mukai fait parti de ces réalisateurs-tacherons qui tournent à la chaine, souvent sur des scénarios bâclés, des films d’exploit. érotiques ou des films d’action de série B qui sont aussi vite oubliés qu’ils sont vu et inutile de faire durer le suspense, « **Deux femmes dans l’enfer du vice ** » est clairement de ce tonneau.


Le film est une sorte de revenge movie où l’achat d’actions pour faire tomber un rival familial aurait remplacé le flingue. Ainsi pour venger sa famille, Mariko doit amasser un gros paquet de pognon et comme elle est sans le sou, elle joue les hôtesses, vend sa virginité à gros prix et se fait draguer par les deux tiers des personnages masculins à l’écran. Bien évidemment, tout ça est prétexte à empiler les scènes érotiques dont on ne voit pas grand-chose, époque oblige, mais qui suffisait certainement à faire rougir de honte la rombière de l’époque. Plus le film avance, plus le scénario semble facultatif, à la limite du Gonzo soft. Pour étirer le film et faire semblant de lui offrir un peu de cachet, on demande quand même à quatre acteurs et actrices de se trémousser sur de la musique pop (sous les éclairs et stroboscopes) dans un placard aux couleurs punchies. Certainement que tourner dans une vraie discothèque aurait fait chuter le rendement. Ces petits interludes filmés de tous les axes de caméra possible sont à rapprocher des futurs interludes chantés par les starlettes du moment que l’on retrouvera dans les films des années 70 de la Nikkatsu, qui espérait par là attirer dans les salles les fans des dites chanteuses et chanteurs.


Bref, Deux femmes dans l’enfer du vice n’est à voir que si l’on s’attache à explorer particulièrement ce genre et puisqu’il permet de comparer ce qui se fait à la Toei et ce qui se fera très bientôt à la Nikkatsu. Ce n’est hélas ni un bon film, ni un bon Pinku et je le déconseillerai comme première approche au genre parce qu’il y a bien mieux. On retiendra toutefois les superbes couleurs des pellicules utilisées par le studio et dont j’avais déjà noté la qualité dans les films de Teruo Ishii comme Vierges pour le Shogun. C’est une très bonne idée de Carlotta de se pencher sur ce genre encore trop peu connu, mais on espère que d’autres films de meilleures factures suivront.

GwenaelGermain
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le 9 juin 2020

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