Un manager sillonne les Etats-Unis en compagnie de ses deux catcheuses professionnelles afin de leur faire des matchs et gagner un peu d'argent. Cependant, les rencontres sont assez rares jusqu'à ce qu'elles affrontent les deux meilleures lutteuses du pays.
Robert Aldrich savait-il que Deux filles au tapis serait son dernier film, la maladie l'emportant deux ans plus tard ? Car si la mise en scène est parfois assez molle, y compris lors des combats, c'est néanmoins passionnant dans le sens où le combat n'est pas vraiment ce qui fait l'intérêt de l'histoire, mais la relation entre ce manager, joué par Peter Falk, et ses deux catcheuses, Laurene Landon et Vicki Frederick. Car j'oserais même dire que Deux filles au tapis est plus proche d'un road movie, où on voit les endroits sordides, les petites villes, où ils vont pour gagner quelques dollars, et Peter Flak n'aura pas d'autre choix que de faire combattre ses protégées dans de la boue. Partie par contre très bien filmée, car au fur et à mesure que les filles sont maculées, le son s'efface peu à peu, et on entend à la place le rire des spectateurs, car elles vont perdre leur haut.
Mais le personnage de Falk est montré comme quelqu'un de bourru, au cœur tendre pour ses deux filles, qui elles le prennent plus pour une figure paternelle. Jusqu'à ce dernier match, qui doit durer vingt minutes, contre deux autre lutteuses stars de la discipline, mais la tension n'est pas celle d'un Rocky, bien que les coups semblent faire mal là aussi. D'ailleurs, on retrouve aussi Burt Young, qui aura tourné trois films pour Robert Aldrich.
Sans l'ombre d'une moquerie, ce dernier regarde ses personnages avec tendresse, qui font ce sport par réelle passion quitte à ce qu'elles ne gagnent que des clopinettes, mais l'amitié entre eux trois est très belle, d'où ce plan final victorieux.
Peu avant sa disparition, Robert Aldrich avait pour projet de tourner une suite située au Japon (car c'est là que le film a eu le plus de succès), mais le destin en décidera autrement... Deux filles au tapis n'est pas facile à voir, mais il y a tant de coeur dans cette histoire que je ne peux que le recommander.