Rome antique, (très) peu de temps avant la naissance de Jésus Christ. Ben-Hur Marcel (Coluche) garagiste de chars sans histoire se retrouve sans réellement le désirer propulsé comme le représentant syndicale des commerçants de Rahatlocum, au cours d'une manifestation il est emprisonné, mais le consul de la ville (Michel Auclair) voit en lui le parfait idiot pour s'infiltrer parmi les complotistes cherchant à tuer César (Michel Serrault) arrivant prochainement en ville dans le cadre des '‘jeux athlétiques'' opposant le puissant empire à l'Egypte de Cléopâtre (Mimi Coutelier).
Sixième et avant dernière réalisation de Jean Yanne, (qui partage par ailleurs également la tête d'affiche dans un rôle de chauffeur de taxi) le film fût son plus gros succès au box office avec 4 601 239 d'entrées bien qu'à mon humble avis - et celui de l'opinion global de ce site si j'en crois les chiffres - ce n'est pas vraiment son meilleur que ce soit en tant que réalisateur ou qu'acteur donc.
Attention en soit le film est très loin d'être complètement nul pour autant , mais je ne sais pas, il lui manque un truc. On a ici un casting 5 étoiles particulièrement avec les trois têtes d'affiche, mais il ne semble pas aux sommets de leur art : Serrault nous ressort grossièrement son jeu de la cage aux folles avec un César gay et efféminé et si on voulait se montrer vraiment tatillon on pourrait reprocher à Coluche de nous servir son numéro habituel du mec, ordinaire aux possibles, qui se retrouve impliqué dans une histoire qui le dépasse.
Cependant, je ne vais pas masquer un tout de même le certain plaisir que j'ai eu à regarder ce film dont certaines situations m'ont fait bien rire, (Coluche qui rencontre Serrault de manière complémentent fortuite dans une boite de nuit gay, s'en suivant un immense quiproquo entre les deux hommes, la scène finale des jeux complètement tiré par les cheveux - avec Leon Zitronne au commentaire et oui madame-, etc.)
Le film se veut donc être une énorme parodie de péplum bourrée d'anachronisme et il y parviens très bien on ne va pas se mentir, des dizaines d'anachronisme se succède. On peut s'empêcher d'y voir une inspiration chez Astérix – d'ailleurs rien à voir mais ça me fait penser que Jean Yanne avait joué dans la toute première ‘adaptation' d'Astérix c'était pour le petit écran dans Deux Romains en Gaulle où Astérix et Obélix apparaissait épisodique sous leur trait dessiné - et à mon avis Chabat s'inspirera en retour de ce film lorsqu'il réalisera Astérix mission Cléopatre.
Pour revenir plus précisément à ce que je disais plus haut, je ne peux donc pas m'empêcher de trouver qu'il reste en dessous des autres réalisations de Jean Yanne. Moins satiriques, moins cyniques, moins anticonformistes que ce film précédent où ce moquait de tout le monde sans ménagement - les patrons, les bourgeois, les ouvriers, la religion, le monde de la radio, de la télévision et j'en passe.
Là s'il se permet tout de même quelques sarcasmes bien venus à l'égard des hommes politiques, des syndicats et de la publicité à outrance cela reste je trouve moins présent et surtout ce n'est pas vraiment l'intrigue principale du film. Mais j'aurais tendance à expliquer ça par le fait qu'alors Jean Yanne croulait sous les dettes à causes de l'échec de ses précédents films et qu'il a sans doute voulu assurer le coup en réalisant un film plus franchouillard, plus grand public.
Mention tout de même à la bande originale et à la scène finale où alors que nos protagonistes voient à la télévision - si si je vous assure - le petit enfant Jésus naître. Coluche nous sort " C'est quand même pas un gosse qui naît dans une étable à Bethlehem ça va pas changer la face du monde ", la caméra nous montrent ensuite en dézoomant la naissance du dit Jésus dans son étable entourée par la presse et les milliers de ballots venus assister à scène, puis générique de fin avec une chanson très JeanYannesque « il est né le divin enfant, jouez transistors, résonnez cassettes ... »