Il y aura toujours dans le cinéma des frères Dardenne un réalisme tellement présent que l’on a parfois l’impression d’être face à un documentaire et de devoir décider nous même de l’avenir des protagonistes. Les réalisateurs, habitués de la croisette, remettent le couvert avec Deux jours, une nuit. On y trouve une Marion Cotillard époustouflante de sincérité. Si son air benêt peut gêner au début, on comprend sa condition et la situation qu’elle traverse. Le sujet est tel que chaque adulte se posera la question tout le film. La prime ou ma collègue. Et à l’image du choix, le film est dur. Chaque protagoniste expose son avis ou l’évite face à une Sandra déprimée qui tient le coup seulement grâce à son mari. C’est le seul petit échec dans ce film parfait, la relation de couple. En effet, la complicité entre Cotillard et Rongione semble seulement professionnelle et cela ce ressent dans l’histoire de leurs personnages. Deux jours, une nuit, c’est un film saisissant et troublant de vérité. Le spectateur devient acteur d’un dilemme de dignité, de générosité et de solidarité. Les frères Dardenne ont réussis une fois de plus à nous empoigner le cœur.